Pédagogue et érudit exceptionnel, par une méthode nouvelle, il donna à ses disciples une maîtrise parfaite du latin et du grec : connaisseur passionné et interprète chaleureux des textes antiques, poétiques en particulier, il leur fit faire des lectures immenses. Il leur communiqua son enthousiasme et joua ainsi un rôle décisif non seulement dans la formation de plusieurs des membres de la future Pléiade et dans l'élaboration de leurs premières œuvres (il fut en partie à l'origine des odes horaciennes et pindariques de Ronsard), mais aussi dans l'orientation de leur poésie : celle-ci resta marquée par l'hellénisme auquel il les avait initiés.
Il quitta Coqueret pour devenir précepteur de quelques-uns des enfants d'Henri II. Après un bref et pénible passage à la Cour, il devint titulaire de la chaire de grec au Collège royal (1556) où il obtint un immense succès par sa science philologique, son sens critique et la passion avec laquelle il lisait et commentait les œuvres. Il abandonna sa chaire en 1567 pour se consacrer au préceptorat privé. Dorat figure dans la dernière liste des membres de la Pléiade que Ronsard, selon son biographe, aurait arrêtée avant sa mort et qui a été traditionnellement retenue : dernier hommage au maître vénéré que justifient, sinon l'œuvre qu'il a écrite, du moins celles que, pour une part, il a rendu possibles.
Le « Pindare » français fut inhumé en l’église Saint-Benoît. Sa tombe disparut avec l’édifice et ses ossements furent portés, au plus tard en 1813, aux Catacombes.