Le but était de signer un traité avec le roi Philippe IV d’Espagne en guerre avec la France depuis 1635. En échange de son appui et de ses subsides, ils s'engagent à lui restituer toutes les villes conquises et à lui offrir la victoire ! Les conjurés avaient aussi prévu l’enlèvement du cardinal, voire sa mort. L’occasion se présenta à Lyon où la cour s’était arrêtée le 12 février, mais le plan avorta.
Quelques temps plus tard, Cinq-Mars participa au siège de Perpignan tenue par les Espagnols avec lesquels il eut la très mauvaise idée d’engager les négociations félonnes.
Mais ce n’est pas aux vieux singes…Richelieu, bien que malade et alité à Narbonne, se procura le texte de l’accord conclu par Cinq-Mars avec l’ennemi. Bien naturellement, il le fit arrêter avec de Thou. Les deux hommes furent conduits dans la Bastille lyonnaise de l’époque, le Château Pierre-Scize.
Jugés à Lyon, les deux amis furent condamnés à la décapitation. Le bourreau étant malade, ce fut son remplaçant qui en fut chargé. Les chroniqueurs s'accordent pour dire que la place, ses accès, ses fenêtres étaient noirs de monde, et que certains avaient multiplié les bassesses pour s'assurer une place au spectacle. Amené en carrosse jusqu’au lieu de son supplice, place des Terreaux, le jeune chevalier conserva sa superbe pendant toute sa montée vers sa mort allant même jusqu’à s’enquérir calmement auprès du bourreau de la bonne position de la tête sur le billot. Bien lui en prit car son joli cou fut tranché au premier coup de hache, ce qui ne fut pas le cas de son ami. Cinq-Mars fut inhumé immédiatement dans l’église du couvent des Feuillants de Lyon qui a disparu.
A peine trois mois plus tard, le cardinal mourait de sa belle mort.
Si les membres de la famille royale furent épargnés, Louis XIII ne leur pardonna pas : une déclaration auprès du Parlement priva Gaston d’Orléans de ses droits à la régence.
Le couvent des Feuillants a disparu ainsi que les restes de Cinq-Mars.