Si Maurice était un grand capitaine, son éducation et son instruction étant des plus frustres, la comédienne Adrienne Lecouvreur, sa maîtresse délicate et cultivée, s’employa de son mieux à lui enseigner les bonnes manières mais échoua quant à l’orthographe. Aussi, quand après sa victoire de Fontenoy on lui proposa de rentrer à l’Académie, il refusa net et écrivit : « Il veule me fere de la Cadémie, sela m’iret comme un bage à un chas » ! Difficile à concevoir pour celui qui devait être l’arrière-grand-père de George Sand !
Maurice de Saxe mourut au château de Chambord. Pour l’honorer, Louis XV envisagea son inhumation en la basilique Saint-Denis comme d’autres grands serviteurs de l’Etat des siècles passés. Mais le maréchal étant étranger, bâtard et surtout protestant, aucune église catholique ne pouvait recevoir sa dépouille et les temples protestants officiels avaient disparu de France. Néanmoins, des églises luthériennes avaient été maintenues en Alsace ; la cour leur demanda de rendre au roi le service d'organiser les obsèques du maréchal.
Le 8 février 1751, un cortège superbe accompagna la dépouille au Temple-Neuf de Strasbourg où la cérémonie réunit toutes les autorités, civiles et militaires ; à l'émotion du deuil s’ajoutait celle du culte protestant reconnu.
La fusion complète de l'Alsace à la France progressait : quand en 1773 les restes du maréchal de Saxe furent transférés et inhumés en l'église luthérienne Saint-Thomas de Strasbourg où Louis XV lui fit ériger, par Jean-Baptiste Pigalle, un splendide tombeau tout à fait en rapport avec le personnage. La cérémonie fut célébrée entièrement en français.