La faillite d’André Citroën, son plus rude adversaire avec lequel il se livra à un duel acharné, lui laissa le champ libre. Par crainte des difficultés de fusion au profit de l'industriel Michelin, Louis Renault avait refusé de reprendre son concurrent.
1936 : Voir à nationalisation.
La nationalisation
En 1935, pacifiste convaincu mais fasciné par la modernisation de l'Allemagne nazie, il tenta de convaincre Adolf Hitler que le seul moyen de préserver la paix en Europe est une entente économique entre les deux pays dans le cadre d'un accord franco-allemand. En mai 1940, alors qu’il se trouvait aux Etats-Unis, la Wehrmacht réquisitionna ses usines qui passèrent sous le contrôle de l’administration allemande et sous la tutelle de Daimler-Benz.
A la libération, la presse écrite se déchaîna contre Louis Renault accusé de collaboration avec les Allemands. Incarcéré à la prison de Fresnes, mis au secret et battu à maintes reprises par des FTP qui l'incriminaient de « commerce avec l'ennemi », sa santé, déjà fragile, n’y résista pas. Il mourut un mois plus tard à la clinique Saint-Jean-de-Dieu (Paris) avant son procès.
Le 16 janvier 1945, trois mois après sa mort, l’entreprise fut nationalisée sous le nom de « Régie nationale des usines Renault ».
Mais pour d’autres, les véritables raisons sont plus anciennes. Patron absolu, très dur avec les syndicats et notamment avec les membres du parti communiste, l’année 1936 avait été l’occasion de violents affrontements à Billancourt où les deux tiers des ouvriers étaient communistes. Inacceptable pour Louis Renault qui, en 1938, licencia 1800 personnes appartenant aux syndicats et/ou au parti. Non content de les renvoyer, en prévenant des employeurs potentiels, le travail était plus difficile à trouver.
Après cette lutte sans mercie et la victoire du Front populaire aux législatives de 1936 les ouvriers de Renault devinrent les leaders de l'amélioration des conditions de travail et de la lutte ouvrière syndicale en France.
A la libération, le vent avait tourné et l’heure de la revanche sonné. Le « seigneur de Billancourt » était à abattre.
Dans une France où le mythe fondateur de la République sauvée était la Résistance et ses héros, ceux considérés comme collaborateurs et traîtres n’avaient pas leur place. Le cas de Louis Renault n’est en fait pas si simple.
Le 29 juillet 1967 une loi a reconnu le droit à l'indemnisation partielle de Jean-Louis Renault, unique héritier direct de Louis Renault vis-à-vis de biens personnels non industriels.
En 2011 et 2012 Le Tribunal de grande instance de Paris puis la cour d'appel de Paris se déclarèrent incompétentes pour répondre à la demande d’indemnisation de ses petits-enfants.
L’usine de l’île Seguin ferma en 1992.
Louis Renault fut inhumé dans le petit cimetière d'Herqueville où il possédait une propriété. Sa tombe est très simple.