Pourquoi cette trahison ? Son immense ambition.
A partir du Vermandois, Herbert voulait se constituer une puissante principauté semblable à celle des grands. D’autre part, en gardant Charles III prisonnier, il détenait un otage de marque avec lequel il pouvait menacer le nouveau roi Raoul, gendre du duc Robert. La tactique fut bonne. Il obtint de lui le siège archiépiscopal de Reims pour son fils, Hugues. En 926, il s’emparait d’Amiens. En 927, se préoccupant de l’avenir d’un autre des ses fils, Eudes, il ambitionna la ville de Laon pour lui donner en apanage. Raoul refusa. Alors il se tourna vers le roi de Germanie, Henri l’Oiseleur, à qui il prêta hommage. Il devint maître de Reims et de Laon et les évêques de Soissons, d’Amiens et de Chalons lui étaient tous dévoués.
Au fait de sa puissance, Herbert créa enfin sa principauté du Vermandois. Mais en 931, face aux forces réunies de Raoul et d’Hugues le Grand, il fut contraint de rendre Reims et Laon. Quatre ans plus tard, après avoir mis le siège devant Péronne, Raoul, grâce à l’arbitrage d’Henri l’Oiseleur, récupérait Amiens et Saint-Quentin. La paix était enfin rétablie entre les deux hommes.
Raoul mort, Herbert reprit les armes contre Louis IV d’Outremer, fils de Charles III. On assista de nouveau à une valse de villes assiégées, reprises et rendues jusqu’à la mort de ce terrible prince.
Par l’accumulation de ses territoires, Herbert avait atteint une puissance bien trop dangereuse pour être acceptable pour le royaume. Aussi, à sa mort, Hugues le Grand prit-il la décision de partager ses biens entre ses différents fils.
Herbert II de Vermandois fut inhumé dans l'église de la collégiale de Saint-Quentin, "capitale" de ses possessions où il mourut et on lui érigea un tombeau. La collégiale devint une basilique en 1876. En août 1917, les Allemands allumèrent un incendie qui détruisit quasiment toute l’église. La crypte fut minée et sauta. Il ne reste rien de la sépulture de ce prince