Ce choix lui permis de juguler provisoirement l’ambition d’Herbert II de Vermandois, son beau-frère et puissant seigneur, et de bénéficier de la reconnaissance du jeune souverain tout du moins pour un temps. Car, Louis IV, exaspéré par le poids de cette tutelle évidente, prit les armes contre lui. S’alliant avec Herbert II de Vermandois et le duc de Normandie, Guillaume Longue-Epée, Hugues battit Louis IV à Reims, lui tendit un guet-apens à Rouen et le fit placer sous bonne garde avant d’être contraint de le libérer et de rendre Laon, fief carolingien, qu'il s'était accaparé. N'ayant cure de la menace d'excommunication prononcée contre lui par un concile s'il ne s'amendait pas pour ces actions contre le roi, il dévasta Soissons, les biens rémois, et profana des dizaines d'églises.
Finalement, certains de ses alliés contraints eux aussi de se repentir, Hugues et Louis IV finirent par se réconcilier.
A la mort du roi, Hugues eut la sagesse de se contenter du rôle de protecteur de la veuve, des orphelins et de tuteur pour le nouveau souverain, Lothaire. Au passage, il s'accapara l'Aquitaine et la Bourgogne.
Surnommé le Blanc à cause de son teint, ou l’Abbé à cause de ces domaines dans lesquels se trouvaient de riches abbayes parmi lesquelles Saint-Denis, Saint-Germain-des-Prés et Saint-Martin de Tours, Hugues finit par trépasser. Avant de mourir dans son fief de Dourdan, il eut le temps d’imposer par testament « la coutume royale » donnant la couronne au fils aîné du souverain défunt.
Duc, monarque sans sceptre, faiseur et défaiseur de rois, ce grand féodal avait régné plus de vingt ans du haut de sa toute puissance. Trente-et-un ans plus tard, son fils aîné mettra définitivement fin aux Carolingiens en devenant Hugues Ier Capet.
Déposé dans un simple sarcophage de pierre, Hugues le Grand fut inhumé en la très symbolique basilique Saint-Denis où sa tombe a dû finir par sombrer dans l’oubli avant de disparaître à une époque indéterminée. Elle semble faire partie des sépultures qui n’ont plus appelé de commentaires.