Surnommé « d’Outremer » car exilé et élevé en Angleterre par sa mère après la déchéance de son père, Charles III le Simple, à la mort du roi Raoul, Hugues le Grand le rappela sur le trône. En même temps que son royaume, le jeune souverain découvrait sur le terrain la toute puissance d’Hugues le Grand qui lui imposait un pouvoir symbolique. Après lui avoir marqué sa reconnaissance, exaspéré par sa tutelle, Louis IV, plus vaillant, habile et résolu que ne l’avait pensé Hugues, finit par prendre les armes contre lui.
Ce fut une longue guerre entre les deux hommes durant laquelle, au gré des alliances, de leurs retournements, des ripostes, des décès de protagonistes, etc., chacun connut des défaites et des victoires.
Louis, qui s’était d’abord fait battre par l’Empereur Otton Ier de Germanie qui lui refusait l’annexion de la Lorraine, épousa sa sœur? Gerberge, transformant l’ennemi d’hier en futur allié. De quoi éventuellement protéger le trône carolingien de nouvelles usurpations. Cette union semble avoir été plutôt heureuse puisque, outre avoir donné de nombreux enfants, Gerberge fut un grand soutien de son époux.
Louis s’était emparé de la Normandie. Mais secourus par le roi du Danemark, les Normands le firent prisonnier alors que, réchappé d'un guet-apens commandité par Hugues, il s'était réfugié à Rouen. Hugues était bien décidé à déchoir ce roi qu’il ne contrôlait pas. Néanmoins, forcé de le libérer sous la pression d’Otton et du pape, Hugues exigea en contrepartie le duché de Laon, dernier fief carolingien.
Après avoir résisté à la menace d’excommunication s’il ne s’amendait pas de ses actions contre le roi, les deux hommes se réconcilièrent définitivement.
Vainqueur de ce bras de fer, Louis put enfin régner en exerçant une autorité réelle en Francie occidentale au nord de la Loire.
Vers 951, il tomba malade et décida d'associer au trône son fils aîné, Lothaire, encore adolescent. Louis était parfaitement remis quand il fut victime d’une chute de cheval alors qu’il traversait forêt de Voas située sur la route qui relie Laon à Reims. Ramené d’urgence à Reims, il y mourut de ses blessures.
Sa disparition prématurée changea-t-elle le cours de l'histoire en accélérant la fin des Carolingiens ? Dernier monarque d'une certaine envergure de la dynastie, on peut se poser la question.
Selon sa volonté, il fut inhumé en la basilique Saint-Remi avec tous les soins apportés par sa femme. Son tombeau, situé à droite du chœur, du côté de l'épître, fut refait à une époque postérieure et détruit pendant la Révolution.
Il était représenté assis sur un trône à dossier avec toit à double versant. Il portait une barbe complète, était coiffé d'une couronne fermée par le haut, tenait un sceptre et était vêtu d'une chlamyde (draperie réservée aux hommes). Le socle sur lesquels reposaient ses pieds était orné aux angles de figures de lions.
Seul son nom gravé dans la liste des personnalités qui furent ensevelies dans la basilique y rappelle sa présence.