L’attentat de la rue Saint-Nicaise ou la conspiration de la "machine" infernale.
22 morts et une centaine de blessés, oui la machine était vraiment infernale mais avait raté son but : la mort de Bonaparte.
Par deux fois déjà les chouans avaient été contraints de déposer les armes aux pieds des Républicains. Les mesures de conciliation du Premier Consul, qui amnistiait les rebelles acceptant la paix et la respectant, et les colonnes mobiles mises en place efficaces contre la tactique de guérilla de la chouannerie avaient affaibli le mouvement. Sans renoncer au combat, des chefs chouans, dont Georges Cadoudal, songeaient à un autre moyen pour replacer les Bourbons au pouvoir. Pourquoi ne pas enlever Bonaparte et le remettre aux Anglais ?
Mais dans l’esprit de certains royalistes irréductibles cela n’était pas suffisant pour déstabiliser le nouveau régime. Ainsi, sans en référer à leurs chefs, Pierre Robinault de Saint-Régeant (lieutenant de Cadoudal) , Joseph Picot de Limoëlan, Édouard de La Haye-Saint-Hilaire et André Joyaux d’Assas décidèrent-ils d’un complot visant à tuer Bonaparte. L’équipe se compléta avec François-Joseph Carbon un « vieux » chouan qui avait fait ses preuves et qui va mettre au point la machine explosive.
Minutieusement préparé, l’attentat consistait à faire exploser un tonneau de poudre et ses accessoires placé sur une charrette. L’endroit choisi par Saint-Régeant était la rue Saint-Nicaise que Bonaparte empruntait en sortant des Tuileries. Limolëlan guetterait la voiture du Premier Consul et ferait un signal à ses complices qui allumeraient la mèche.
Le 24 décembre 1800 à 19 heures, Bonaparte, accompagné dans sa voiture de Lannes, Bessières et Lauriston, quitta les Tuileries pour se rendre à l’Opéra. Mais, paniqué, Limolëan oublia le signal faisant perdre de précieuses minutes aux allumeurs de mèche. La machine explosa juste après le passage de son objectif. Parmi les victimes innocentes on notera particulièrement une fillette à qui Saint-Régeant, sans scrupule, avait demandé de tenir le cheval de la charrette pour l’immobiliser, gêner le passage et faire que la machine explosât au bon moment.