Le succès l'entraina à l'opéra de Monte-Carlo et jusqu'au Manhattan Opera House de New-York. Mais si elle connut des triomphes en tant que cantatrice, elle se consacra aussi au théâtre et figura dans des films du cinéma muet naissant. Elle fut notamment la vedette de L'Inhumaine de Marcel L'Herbier en 1924.
En 1918, après vingt-trois ans de vie commune avec l’écrivain belge Maurice Maeterlinck, elle le quitta.
En 1925, à cinquante-six ans, toujours très belle, elle eut une courte liaison avec Gabriele D’Annunzio. Mais les temps devenaient difficiles. Son âge et sa générosité...A Paris, elle fut contrainte de vendre quelques meubles pour subsister.
Sa rencontre avec Margaret Anderson, écrivaine et éditrice américaine, avec laquelle elle vécut des amours saphiques, ne changea guère ses finances.
En 1927, les deux femmes se réfugièrent dans le vieux phare désaffecté non loin du château de Tancarville, où logeait une partie de sa famille. On imagine bien volontiers le scandale que créa cette liaison auprès de la bourgeoisie locale et de sa parenté. Là, elles recevaient toute l'élite littéraire et artistique de l'époque.
En 1919, Georgette avait écrit Propos sur le cinéma, un livre référence. Elle reprit sa plume et rédigea plusieurs ouvrages dont ses Souvenirs (1931) relatant sa liaison avec Maeterlinck, et plusieurs autres livres pour enfants et des récits de voyage. Elle commença l’écriture de ce qui fut son dernier livre publié, La machine à courage, préfacée par Jean Cocteau.
En 1934, après une pneumonie, elle subit une grave opération et entama un long combat contre le cancer. Parlant de sa maladie, elle écrivait : "Résultat ? une expérience intéressante et dèche noire."
La famille Leblanc ne payant pas toutes les factures de son hospitalisation, elle dut faire appel à la générosité du journaliste et écrivain, Georges Maurevert, son ami de toujours.
Dans le dénuement le plus complet, ce fut encore Maurevert qui vint à son secours en réalisant une collecte à laquelle il demanda à Maeterlinck de participer. La réponse de l'écrivain vaut la peine d'être citée: "Par égard pour notre vieille amitié, j’aimerais mieux ne pas vous répondre car je serais obligé de vous dire des choses désagréables. Votre dévoué, Maeterlinck." !
Son frère Maurice Leblanc lui fournit alors une pension de 1000 francs, bien entamée par les soins et les médicaments.
De 1935 à 1939, avec Margaret Anderson, elle suivit l'enseignement de Gurjieff, gourou, espion et authentique soufi de la tradition des derviches tourneurs, qui dirigeait près de Fontainebleau l’Institut pour le développement harmonieux de l’homme.
En 1940, très faible, elle décida de se rapprocher de Cannes et de certains de ses amis ainsi que de la Méditerranée. En compagnie d'une amie fidèle, Mathilde Serrure, elle s'installa au Cannet dans une toute petite maison,"Le Chalet Rose", où elle mourut.
Tout au long de sa vie Georgette Leblanc avait aimé sans retenue tous les êtres, tant masculins que féminins, qui pouvaient lui apporter un peu de bonheur.
Et pendant que la guerre se poursuivait, Margaret Anderson ("journaliste" précisait Nice-Matin), Mathilde Serrure et quelques amis la menèrent au cimetière du Cannet. En 1961, Mathilde la rejoignait dans la tombe, suivit, en 1973, de Margaret Anderson.
Malheureusement, leur sépulture montre des signes de dégradation inquiétants faisant déjà disparaitre les noms gravés sur la tombe et les dernières lignes d’un de ses poèmes : "Mon Dieu, je ne suis qu’une chose qui repose entre vos mains."