Rentré au service de la maison d’Orléans, il suivit la suivit à la Cour où il devint le chambellan de Gaston d’Orléans. Cette fonction, jointe à sa connaissance de l’espagnol, lui permirent de participer aux négociations du mariage de Louis XIII et surtout de se faire apprécier par la suite comme traducteur des sermons de Fonseque (Fonseca) sur tous les évangiles du carême.
Fréquentant le salon littéraire de l’Hôtel de Rambouillet à Paris, il y rencontra les meilleurs esprits de son temps et s’occupa à recueillir les décisions de l’usage et à noter le langage de la Cour, des lettrés et des grands écrivains.
Toutes ces activités, auxquelles s’ajouta une traduction de la Vie d’Alexandre de Quinte-Curce (probablement 1er siècle après J.-C.), inachevée mais vite réputée pour être la première œuvre en prose française correcte, furent récompensées par un brevet de gentilhomme entretenu de la maison du roi.
Mais, ce brillant esprit suivit Gaston d’Orléans dans sa rébellion ce que ne lui pardonna pas Richelieu qui lui coupa les vivres en 1629. Même après avoir été reçu à l’Académie française (1629), notre académicien fut poursuivi par la rancune tenace du cardinal qui le laissa sans ressources.
Ce ne fut qu’en 1639 qu’on lui rendit sa pension, après qu’il ait écrit des Observations (1637), ébauche de ses Remarques sur la langue française à venir, et accepté la charge ingrate du Dictionnaire de l’Académie.
Il s’attela alors à sa tâche, tout en poursuivant ses Remarques sur la langue française, utiles à ceux qui veulent bien parler et bien écrire (1647), œuvre dont l’influence et l’autorité furent considérables ; pendant longtemps on ne jura que par Vaugelas comme arbitre du bon langage.
Cependant, en 1648, toujours dans le besoin, il accepta d’éduquer les enfants du prince de Savoie-Carignan.
Nonobstant quelques ennemis dont La Mothe Le Vayer, son caractère, ainsi que ses talents, lui avaient fait beaucoup d’amis, parmi lesquels Nicolas Faret, Vincent Voiture, etc.
Il mourut si endetté que ses créanciers saisirent, avec le reste de ses écrits, les cahiers du Dictionnaire, que l’Académie ne put recouvrer qu’à grand peine par une sentence du Châtelet (17 mai1651).
Claude Favre de Vaugelas fut inhumé en l’église Saint-Eustache où il ne reste aucune trace de sa tombe.