Le scandale de l’Elysée était demeuré caché à l'opinion publique mais refit surface en 1908 lorsqu'une autre affaire toucha Marguerite. Le 31 mai, une domestique découvrit le corps d’Adolphe Steinheil étranglé, celui de la mère de Marguerite, morte d’une crise cardiaque, et Marguerite bâillonnée et ligotée à un lit.
L’ancien salon mondain du « Vert logis » venait de se transformer en scène de crime suite à un cambriolage qui aurait mal tourné selon le témoignage peu convaincant de Marguerite. Si peu convaincant, si incohérent et tellement emmêlé de versions différentes que de victime elle devint suspecte et fut arrêtée.
Le 3 novembre 1909, le procès s'ouvrit devant les assises de la Seine où Marguerite, « Veuve rouge drapée de noir », fit son apparition. Ravissante, vedette incontestée d’un procès très médiatisé qui passionnait, Marguerite, véritable Sarah Bernhardt des assises, brouilla les pistes à merveille. Des raisons de se débarrasser de son mari, elle en avait au moins pour épouser son amant du moment, un riche industriel. L’opposition l’accusa d’avoir empoisonné Félix Faure. Mais, malgré ses mensonges, faute de preuves tangibles, Marguerite fut acquittée.
Elle partit vivre à Londres sous le nom de Mme de Serignac. Après avoir rédigé ses mémoires en 1912, en 1917, elle épousa Robert Brooke Campbell Scarlett, 6e baron Abinger. Veuve en 1927, Lady Abinger mourut dans une maison de repos à Hove.
Crématisée au crématorium de Downes à Brighton, ses cendres furent dispersées dans le jardin du souvenir.