En 1360, le traité de Brétigny accorda Edouard III des terres en plus de son duché d'Aquitaine. Il s’agissait rien de moins que le Quercy, le Périgord, le Limousin, le Rouergue, la Bigorre, le comté d'Armagnac, l'Agenais et le Poitou…cédés en toute souveraineté et qui formèrent une principauté autonome. Fait prince d’Aquitaine (1362) par son père, Edouard s’installa à Bordeaux, sa capitale, d’où il gouvernait.
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Pour triomphal qu’il fût, son soutien militaire à Pierre le Cruel en Espagne, où il battit Du Guesclin à la bataille de Nájera (1367), se transforma en désastre politique. Pierre le Cruel refusa de lui payer les frais de l'expédition ce qui le plongea dans de terribles difficultés financières. Entretenant à Bordeaux une cour fastueuse et fort coûteuse, il imposa sur ses territoires des taxes générant le mécontentement d’une partie de la noblesse et de la bourgeoisie qui dégénéra en fronde. Implacable et brutal, Edouard, se conformant aux usages en temps de guerre, pilla, démolit, ravagea et incendia. Malgré tout, les Français gagnaient du terrain. Contraint d’admettre qu’il ne pouvait plus se battre, il abdiqua et décida de rentrer en Angleterre en 1371. Le jour de son départ, son fils aîné, Edouard d’Angoulême, mourrait de la peste. En 1372, les Français avaient repris tous ses domaines.
Celui qui avait toujours vécu pour se battre, chasser et participer aux tournois passa les dernières années de sa vie sur un lit couvert de soie bleue imprimée de roses.
Victime d’une longue maladie (dysenterie, cancer ?), le guerrier le plus redouté d’Europe s’éteignit. Fils et père de roi, il ne régna jamais. Trépassé un an avant Edouard III, son fils, Richard II, succéda à son grand-père.
Le Prince Noir voulait être inhumé dans la crypte de la cathédrale de Canterbury. Finalement, après des funérailles en grande pompe, sa tombe fut installée derrière le chœur, à proximité de celle de Thomas Becket. Son gisant en bronze, l’un des plus célèbres d’Angleterre, le représente vêtu de sa fameuse armure. Comme un dais au dessus de son tombeau, on peut admirer un panneau peint représentant ses armes et la Sainte Trinité.
Deux inscriptions l’accompagnent pour l’éternité :
- « Ich dien » (« Je sers »), selon la légende il se serait emparé du cimier du roi de Bohême, Jean l'Aveugle, tué à Crécy, et sur lequel était cette devise, - « Houmout » (« Grand courage ou Haut esprit »).