►BONNE DE LUXEMBOURG (v. 1315 – 11 septembre 1349) 1ère épouse de Jean II
Fille du célèbre roi de Bohême Jean l’Aveugle, mort à la bataille de Crécy, elle épousa le dauphin Jean en 1332. D'une grande beauté, elle séduisit également son entourage par l'éducation qu'elle avait reçue et la culture dont elle faisait preuve. Elle eut un rôle effacé. Malgré ses tendances homosexuelles, depuis qu’on lui avait fait comprendre qu’il était temps de se rapprocher de son épouse, le dauphin Jean lui avait fait neuf dont le futur roi Charles V. Bonne aurait pu être reine si la peste noire, qui ravageait alors la France, ne l’avait emportée avant que son mari ne devienne roi. Il se dit que Jean ne fut guère ému de la perte de sa femme.
Bonne de Luxembourg fut inhumée en l’abbaye de Maubuisson où elle décéda. Son tombeau fut placé dans une chapelle de l’église à proximité du grand autel. Le dauphin et le duc de Berry laissèrent une rente confortable à l’abbaye pour qu’une messe soit dite tous les jours en mémoire de leur mère.
Il ne reste rien de sa tombe.
►JEANNE D’AUVERGNE ou DE BOULOGNE (1320 – septembre 1360) 2ème épouse de Jean II
Basilique Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)
Cœur : couvent des Célestins
Jeanne devint reine de France un peu par un double hasard. Le premier fut la mort subite de Bonne de Luxembourg. Le second fut le remariage soudain de Philippe VI, en 1349, avec la toute jeune Blanche de Navarre promise à Jean...qui pour le coup, veuf, épousa Jeanne en 1350. Agée de trente ans, veuve de Philippe de Bourgogne († 1349) et déjà mère de plusieurs enfant, elle devint reine peu après son mariage.
Lorsque Jean fut retenu prisonnier à Londres la régence échut au dauphin Charles et non à Jeanne. Le royaume s’enfonçait dans mille et une difficultés : financièrement exsangue, émeutes et jacqueries ne cessaient d’éclater à Paris et Île de France.
Jeanne se réfugia en Bourgogne, auprès de son fils, Philippe de Rouvres, duc de Bourgogne. Informée des velléités de retour de son mari qui cherchait à rentrer en France, elle pouvait espérer reprendre la vie commune. Jeanne n’eut pas cette opportunité. Elle mourut sans jamais l’avoir revu.
A dire vrai, on sait peu de choses sur Jeanne. Tout son intérêt historique réside dans le fait que son mariage avec Jean II permit à ce dernier de se rendre maître du duché de Bourgogne à la mort de sa femme et de celle prématurée de son beau-fils, Philippe de Rouvres.
Le flou entoure tout autant son lieu et sa date de décès qui varient selon les auteurs.
Reine politiquement effacée, retirée en Bourgogne avec ses enfants, qui moururent tous en bas-âge, elle serait décédée de la peste au château de Vadans (Jura), fin septembre 1360.
Inhumée à Saint-Denis, on ne trouve plus aucune trace de sa sépulture. Les descriptifs les plus exhaustifs de la basilique rédigés avant la Révolution ne mentionnent pas son tombeau. De même, son nom n’apparaît pas sur l’ossuaire contenant tous les restes profanés durant la Révolution. En revanche, son gisant apparait dans la liste de ceux qui ne se trouvent plus dans la basilique: qui furent donc détruits.
Il serait un jour intéressant de fouiller dans les archives de la basilique pour connaître les circonstances et la date de son inhumation.
Son cœur fut inhumé au couvent des Célestins, même si là encore aucune tombe, pas la moindre épitaphe ne furent conservées.
Peu après, Philippe I de Rouvres duc de Bourgogne (1346 – 1361) qui avait succédé à son grand-père Eudes IV, décéda en son château de Rouvres. Il fut inhumé en l’abbaye de Cîteaux auprès de ses aïeux. Agé d’à peine seize ans, n’ayant pas d’enfant, c’est ainsi, de façon simplifiée, que s’éteignit la dynastie des ducs de Bourgogne issue d’Hugues Capet. La Bourgogne passa à la couronne de France. Jean II remit en apanage la Bourgogne à son fils Philippe le Hardi qui en devint le premier duc issu des Valois.