Il ne régna que trois ans.
" Les gens de l’église pousseront mon successeur à guerroyer contre les Albigeois ; il perdra sa santé en cette fatale entreprise ; il y périra même de mort, et le royaume tombera ès-mains de femme et
d’enfant... " seraient les paroles de son père, Philippe II, prononcées sur son lit de mort. Ces propos, s’ils étaient vrais, étaient inspirés du Ciel. Mais la pierre de sa tombe à peine retombée, qu’ils résonnaient comme un écho funeste mais prémonitoire.
Louis VIII, bien qu’ayant déjà trente-six ans quand il accéda au trône, compensa un physique chétif et une santé fragile par une énergie au combat, qui lui valut son surnom avant même de régner.
Ayant épousé Blanche de Castille, petite-fille d’Aliénor d’Aquitaine et nièce du roi d’Angleterre Jean sans Terre, il revendiqua l’héritage de ce dernier qui habilement sut débouter Louis de ses revendications. Louis VIII ne fut pas roi d’Angleterre. Ce qui ne l’empêcha pas, devenu roi de France, d’enlever le Poitou et une partie de la Gascogne aux Plantagenets.
Hélas, dans le même temps, la guerre contre les Albigeois étant à son apogée, il ne put mener à bien la conquête de tout le territoire qu’Aliénor d’Aquitaine avait laissé en dot à l’Angleterre. Néanmoins, habile négociateur, il réussit toutefois à obtenir les territoires des barons du Languedoc ralliés à l’hérésie cathare, territoires conquis et annexés par Simon de Montfort et son fils. C’est après une répression sanglante en Avignon, remontant sur Paris, qu’atteint probablement de dysenterie, il s’arrêta en Auvergne au château de Montpensier (Puy-de-Dôme).
Attribuant son agonie à une trop longue abstinence sexuelle, ces médecins mirent une jeune vierge dans son lit pendant son sommeil ; à son réveil, le roi lui demanda pourquoi elle se trouvait là ; elle répondit qu'elle venait l'aider à le guérir. Le roi, fidèle à son épouse, la remercia et refusa le remède pour ne point commettre de péché mortel. Gageons, que cette médication plairait pourtant à plus d’un…
Cette curieuse histoire fut rapportée par Guillaume de Puilaurent, chapelain de Raymond VII de Toulouse.
Louis préféra s'entretenir avec ses conseillers.