Premier roi qui se donna officiellement le titre de roi de France, il fut le dernier Capétien sacré du vivant de son prédécesseur, le 1er novembre 1179.
Fils unique de Louis VII et d’Adèle de Champagne, la naissance de Philippe se fit attendre vingt ans, d’où aussi son surnom de Dieudonné. Celui d’Auguste lui vint de son biographe, Rigord, moine à Saint-Denis, parce qu’il était né en août et, qu’à l’instar des empereurs romains, il augmenta le domaine royal.
Bien que florissant, son royaume ne comprenait que l’Ile-de-France, l’Orléanais et une partie du Berry. Le reste du pays était alors morcelé en dix fiefs sur lesquels l’autorité royale n’était que théorique. Pour asseoir son autorité et accroître ses domaines, Philippe appliqua la fameuse formule : « diviser pour régner ». Et cela fonctionna !
Etablissant solidement la puissance de la dynastie, quadruplant le domaine royal, il mena une longue lutte contre les Plantagenêt, exploitant, comme son père, leurs dissensions familiales.
D’abord vaincu par Richard Cœur de Lion, avec lequel il participa à la troisième croisade, il s’opposa ensuite à Jean sans Terre qu’il écrasa à la bataille de Bouvines s’assurant ainsi la possession des terres annexées. Cette bataille fut le véritable coup d’éclat qui consacra la dynastie capétienne.
Mais Philippe II fut aussi un roi amoureux de sa dernière femme, Agnès de Méranie, au point de plonger son royaume dans l’interdit papal.
Ce fut sous son règne que le pape Innocent III prêcha la croisade contre l’hérésie cathare.
Souverain au caractère bien affirmé, bon politique, réfléchissant avant d’agir, économe du trésor du royaume, soucieux du confort de ses sujets « bourgeois », ce souverain compte parmi nos plus grands rois. Saint Louis et Philippe IV le Bel se réclameront de son exemple. Il est souvent considéré comme comme l'inventeur de la nation française.
Grand bienfaiteur de sa capitale, Paris bénéficia de nombreuses améliorations parmi lesquelles on
notera : le pavement des artères principales, l’assainissement du cimetière des Innocents, la reconstitution et la conservation d’un exemplaire des archives dans la ville, la construction de la fameuse enceinte, etc.
Alors qu’il naviguait sur la Seine en direction de Mantes, près de laquelle Agnès de Méranie était inhumée, Philippe fut soudainement victime d’une mauvaise fièvre.
A sa mort, le héros de Bouvines était déjà immortalisé dans de nombreuses chansons de geste. Aussi ses obsèques furent-elles dignes de la mémoire qu’il laissait.
Il fut inhumé dans un cercueil de pierre avec un couvercle en dos d’âne arrondi à la tête.
Son tombeau, longtemps placé au centre de la nef de la basilique, fut profané durant la Révolution. Extraits de sa sépulture, ses restes, jetés dans une fosse, furent déposés dans l’ossuaire de la basilique en 1817.