Exclu de la Comédie-Française en 1791, il se réfugia dans une nouvelle salle rue Richelieu qui prit vite le nom de théâtre de la République.
Accusé d'avoir comploté contre ses anciens partenaires lors de l'incarcération des « comédiens-français » en septembre 1793, des acteurs royalistes montèrent par la suite au créneau pour prendre sa défense contre un fait qui ne fut jamais avéré.
Etourdi, fastueux, volage et dépensier, ses besoins d’argent l’obligèrent à souvent abandonner la Comédie française pour des tournées bien rémunérées ce qu’on ne manqua de lui reprocher . Cette course à l’argent dura jusqu’à la fin de sa carrière.
En avril 1814, à la demande du public il lut sur scène des vers en l’honneur de Louis XVIII, mais écrivait personnellement à Napoléon qui venait d’abdiquer. En novembre, il jouait pour la première fois devant le roi qui continua à lui octroyer les gratifications accordées par Napoléon. Pour les royalistes, Talma n’était qu’un agent bonapartiste !
Songeant à la retraite en 1817 pour être enfin tranquille et s’affranchir, il partit pour une longue tournée triomphale en province. En apprenant la mort de l’Empereur intervenue un 5 mai 1821, par principe l’acteur refusera désormais de jouer à cette date.
Il fit sa dernière apparition sur scène à la Comédie Française le 11 ou 13 juin 1826. La perte de sa fille, à l’âge de trois ans, l’enfant de la vieillesse qu’il eut de sa maîtresse, Madeleine Bazire, aggrava une affection dont il souffrait depuis longtemps et à laquelle les eaux d’Enghien n’apportèrent pas d’amélioration. Il revint à Paris dans sa maison du n°9 de la rue de la Tour-aux-Dames où se présenta Mgr de Quélen, archevêque de Paris, qui fut poliment éconduit : Talma ne pardonnait pas à l’Eglise le rejet des acteurs de son sein.
Il mourut épuisé par ce que son autopsie révéla être un cancer des intestins. David d’Angers réalisa son masque mortuaire. Les acteurs de nombreuses villes de province et aussi de Bruxelles portèrent son deuil.
Le 21 octobre, Paris tout entier assista à ses funérailles qui, selon son désir, ne furent que civiles. La Comédie française fit relâche et cent mille personnes se pressèrent derrière le char traîné par quatre chevaux. Le cercueil, porté par les élèves de l’Ecole royale de déclamation, mit plus d’une heure à franchir la courte distance entre les portes du cimetière du Père-Lachaise et la fosse où il fut inhumé.
En 1827, un an presque jour pour jour suivant son enterrement, ses restes furent exhumés pour être placés dans le tombeau actuel. Toute une littérature s’empara du personnage sous les formes les plus diverses, sans parler des notices, mémoires, anecdotes, etc.
En bordure de division, le visiteur ne peut manquer sa tombe.