Encore quelques années de difficultés jusqu’en 1892, date à laquelle, avec Monsieur chasse, il atteignit le grand succès qui ne se démentira plus pendant toute sa carrière à travers une production très abondante, au rythme d’une pièce environ par an.
Par son étude plus approfondie des caractères, il renouvela le genre vaudeville dans une série d’œuvres qui n’ont cessé d’être reprises et de régaler le public. S’il aborda la vraie comédie, il réussit encore mieux dans des pièces en un acte. Bien que bâties volontairement avec des moyens rudimentaires –personnages banals, absence d’intrigue- ses farces conjugales, par le feu d’artifices de quiproquos et de mots d’esprits, déchaînaient, et déchaînent toujours, une irrésistible gaieté.
Un fil à la patte (1894), Le Dindon (1896), La Dame de chez Maxim (1899), Feue la mère de Madame (1910), On purge bébé (1910), Mais ne te promène donc pas toute nue ! (1912), etc., sont autant de modèles du genre qui firent l’unanimité des critiques en sa faveur.
Pillé par ses confrères, célébré par des hommes d’un esprit bien différent du sien, son originalité est surtout d’avoir réussi à donner, par la truculence bouffonne de la charge, une vérité psychologique et une image suggestive de la vie. Personne, dans l’époque contemporaine, n’a eu aussi naturellement et spontanément la vertu comique. On a pu aussi, avec ou sans exagération, le comparer au Molière des Fourberies de Scapin ou du Bourgeois gentilhomme.
Cependant, malgré son immense succès et des droits d’auteur considérables, son existence resta jusqu’au bout harcelée par le besoin impérieux d’argent. Victime de troubles psychiques dus à la syphilis, il mourut après deux ans d’internement dans une clinique à Rueil-Malmaison.
Georges Feydeau fut inhumé au cimetière de Montmartre.
Dans la même tombe reposent :