Après sa canonisation, ses reliques, déposées dans une châsse d’argent, furent toujours vénérées.
En août 1792, à la veille de l’expulsion des lazaristes de leur couvent, la châsse disparue mais le corps de saint Vincent de Paul fut caché chez le notaire de la congrégation où il passa la fin de la Révolution. Selon les sources, il fut confié aux lazaristes en 1795, ou aux Filles de la Charité en 1806, version qui me semble plus probable.
De la difficulté insoupçonnée à exposer dans un reliquaire :
En 1830, la chapelle de la maison des lazaristes (95 rue de Sèvres), spécialement construite sous la Restauration pour y recevoir les saintes reliques, celles-ci y furent amenées en grande pompe par Mgr de Quélen.
Néanmoins, l’ouverture du cercueil qui précéda la translation amena une surprise de taille : le saint n'était pas complet. Il manquait les os d'un bras et d'une cuisse. Vincent n’étant ni manchot, ni unijambiste, où étaient passés ces ossements ? En feuilletant d’anciens registres, on découvrit que la cuisse avait été exportée en Amérique et le bras en Afrique afin de faciliter la conversion des hérétiques ou des infidèles...
Ceci résolu, afin de l’exposer au public d’une façon décente, on voulut procéder à sa reconstruction osseuse. Son corps ne pouvant être touché que par des mains sacrées, les chanoines de l'archevêché s’essayèrent à l’exercice. Mais, incapables de reconstituer le puzzle, on fit appel aux premiers chirurgiens de la capitale.
Il fallut ensuite l'habiller et procéder à sa toilette. Des sœurs furent chargées de ce saint ministère. Mais comme elles n'avaient pas l'habitude d'habiller les hommes, elles s'y prirent d'une manière si maladroite, qu'elles laissèrent choir le saint et lui cassèrent la seule cuisse qui lui restait…On rappela les chirurgiens grâce auxquels on put enfin remodeler le visage et les mains en les recouvrant de cire, l’habiller de vêtements sacerdotaux, l’enchâsser et l’exposer.
La chapelle de la Maison des lazaristes, ou Saint-Vincent-de-Paul, se présente comme un véritable écrin dédié à la gloire du saint et à la mise en valeur de sa châsse en argent massif placée au-dessus de l’autel en 1854, et à laquelle on peut accéder par un escalier.
Saint Vincent de Paul semble paisiblement endormi . Au-dessus, un ensemble sculpté le représente s'élevant vers le ciel accompagné des trois vertus théologales : la foi, l'espérance et la charité portées par quatre anges. Pour sa réalisation, une souscription publique fut ouverte, largement couverte par le peuple de Paris, très attaché à ce saint, proche des pauvres.