Auteur omniprésent sur les écrans dans les années 50 et 60, sa rencontre avec Gilles Grangier fut déterminante pour sa carrière. Futé, Grangier comprit de suite qu’il venait de trouver la perle rare qui lui manquait pour asséner des dialogues tirés au cordeau. Leur collaboration pour dix-sept films signa de grands succès populaires tels, Le Cave se rebiffe (1961), le magnifique Un Singe en hiver (1962), sans oublier l’incontournable triomphe des Tontons flingueurs (1963) auquel les deux hommes ne s’attendaient pas.
Dès lors, comme scénariste et/ou dialoguiste, il enchaîna des films devenus des classiques. Bientôt sa réputation dépassa celle des metteurs en scène pour qui il travaillait, jusqu’à même, parfois, les effacer avec, sur les affiches, la taille de son nom plus grande que celui du réalisateur.
L'idée de passer derrière la caméra commença alors à l'effleurer. S’adressant à un public populaire qu’il connaissait bien, celui qui ne cherchait pas l’effort intellectuel mais voulait simplement se changer les idées, son sens du titre surprenant et accrocheur allait participer encore davantage à son succès : Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages (1968) ; Le Cri du cormoran, le soir, au-dessus des jonques (1970); Comment réussir dans la vie quand on est con et pleurnichard (1973), etc. Là, encore des classiques servis par ses acteurs fétiches, parmi lesquels, Bernard Blier, André Pousse, Michel Serrault, Jean Carmet, Mireille Darc ou Annie Girardot.
Mais en janvier 1975, ce fut le drame. Son fils François, qui se destinait lui aussi à la réalisation, et son assistant sur la plupart de ses films, mourut dans un accident voiture. Audiard cessa alors la direction d’acteurs et reprit son métier de dialoguiste pour, une nouvelle fois, signer des tirades mythiques dans
L'Incorrigible (1975), Le Corps de mon ennemi (1976), L' Animal (1977), Le Guignolo (1980) ou Le Professionnel (1981). En collaboration avec Claude Miller, on lui doit aussi des œuvres plus sombres : Garde à vue (1981), pour lequel il reçut le César du meilleur scénariste, ou encore Mortelle randonnée (1983). Son dernier scénario fut celui de La Cage aux folles III (1985) de Georges Lautner.
Michel Audiard mourut dans sa propriété de Dourdan, victime d’un cancer. Il fut inhumé dans la tombe de sa belle-famille au cimetière de Montrouge où François (1949-1975) l’avait précédé dix ans plus tôt. Il était aussi le père du réalisateur, Jacques Audiard.
« Bienheureux les fêlés, ils laisseront passer la lumière »....