Personnage énigmatique, mignon célèbre, récompensé pour son ralliement, il semble n’être sorti de son monastère que dans l’intérêt de sa maison.
Voltaire, dans le Chant quatrième de La Henriade, le jugeait sévèrement :
[…]
Parmi ces combattants, ennemis de leur maître,
Un frère de Joyeuse osa longtemps paraître.
Ce fut lui que Paris vit passer tour à tour
Du siècle au fond d’un cloître, et du cloître à la cour :
Vicieux, pénitent, courtisan, solitaire,
Il prit, quitta, reprit la cuirasse et la haire.
Du pied des saints autels arrosés de ses pleurs,
Il courut de la Ligue animer les fureurs,
Et plongea dans le sang de la France éplorée
La main qu’à l’Eternel il avait consacrée.
[…]
En 1804, alors que le percement de la rue de Castiglione allait faire disparaître l’église du couvent des Capucins, où il reposait, MM. Charles-Pierre Mathurin et Mathurin-Gilles de la Vieuville demandèrent à retirer d’un caveau le cercueil d’un de leurs oncles, le père Aimé de Lamballe. En même temps que l’on mettait à jour le corps de ce dernier, on en découvrit deux autres : ceux d’Henri de Joyeuse et du père Joseph. Sur ordre, daté du 2 mai 1804, du préfet de la Seine, ces deux corps furent transportés au cimetière sous Montmartre, ou Champ du Repos, à l’origine de l’actuel cimetière de Montmartre. Malheureusement, la perte des registres de l’époque, la fermeture de la nécropole durant plusieurs années, et la transformation conséquente du terrain par la suite rendent leur localisation impossible. Sans grand risque, on peut supposer que le corps du maréchal en a disparu depuis bien longtemps.
Sources principales :
-Epitaphier du vieux Paris –Tome II
-Histoire posthume de quelques personnages célèbres par Lucien Lazard (1897)
-Dictionnaire des maréchaux de France -Ed. Perrin (2000)