Maréchal de camp (1619), gouverneur de Monsieur (Gaston d’Orléans), Ornano, pieux, sérieux et travailleur, eut d’abord un excellent ascendant sur le jeune garçon avant de lui suggérer d’être admis au conseil du roi, son frère. Suggestion, perçue comme une intrigue et jugée dangereuse par Marie de Médicis et Richelieu qui forcèrent Louis XIII à lui retirer la gouvernance (1624). Bien que rappelé trois mois plus tard, et malgré son bâton de maréchal (1626) donné par Richelieu pour se le concilier sur les exigences répétées de Monsieur, Ornano garda rancune de ce renvoi. Contrairement à son père, il ne décrocha donc pas son maréchalat pour ses faits d’armes.
Dans le même temps, à la cour, l’affaire du mariage de Monsieur avec Mlle de Montpensier, décidé depuis 1611, avait donné naissance au parti de « l’aversion au mariage ». Au cœur de ce parti, dont la duchesse de Chevreuse était l’âme damnée, se trouvait la reine Anne d’Autriche, qui n’avait pas encore d’enfants. Et Ornano de se laisser entraîner dans cette coalition en correspondant avec l’étranger et certains gouverneurs de provinces. On promettait pas moins à Monsieur qu’en cas de décès de Louis XIII, il épouserait sa veuve…Quand le roi prit connaissance de cette correspondance, Ornano fut arrêté (4 mai 1626) et détenu au château de Vincennes. Peu après, on trouva le moyen de l’impliquer dans une nouvelle conspiration, connut sous le nom de la conspiration de Chalais (Henri de Talleyrand-Périgord, comte de Chalais) qui, bouc émissaire, y laissa sa tête quand tout fut découvert.
Le procès de Jean-Baptiste d’Ornano était en cours quand il mourut dans son cachot insalubre. On parla évidemment d’empoisonnement, mais il semble bien que la maladie de la pierre (calculs rénaux) eut raison de lui.
Comme tant d’autres, lui aussi disparut victime de la versatilité de Monsieur qui, par ailleurs, dit-on, ne fut guère affecté par cette mort.
La dépouille du maréchal fut rendue à son épouse, Marie de Modène de Montlaur-Maubec (1584-1672), héritière du château d’Aubenas. En 1629/1631, elle lui fit ériger un magnifique tombeau en l’église Saint-Laurent d’Aubenas où elle le rejoignit par la suite. A l'entrée du choeur, se trouverait toujours la dalle funéraire recouvrant leur caveau (pas d'illustration).
Le mausolée en marbre, œuvre d’artistes génois, les frères Orsini, représente le couple priant à genoux (orant). Mutilé à la Révolution, les deux têtes disparurent avant que la maréchale, seulement, ne retrouvât la sienne. Installé au pied d’un escalier du château, restauré en 1969, il se trouve dorénavant sous le dôme de la chapelle Saint-Benoît, ancienne chapelle du couvent des bénédictines d'Aubenas.