En 1540, le roi, âgé de quarante-neuf était obèse au point d’en être difforme et présentait un ulcère peu ragoutant. Mais il était le roi. Catherine, impulsive, joyeuse et frivole mais aussi généreuse tentant d'adoucir de celles qui, dans des affaires la précédant, s'étaient trouvées victimes de la vindicte royale.
Catherine, si peu formée à se méfier des intrigues qui l'entouraient.
Depuis l’exécution d’Anne Boleyn, à laquelle ils étaient apparentés, les très puissants et très catholiques Norfolk rêvaient de redorer le blason de leur réputation. En poussant Catherine vers le lit d’Henry VIII, ils retrouvaient leur influence et pourquoi ne pas en profiter pour le rapprocher des catholiques ?
En juillet 1540, il l’épousa dix-huit jours après son divorce d’avec Anne de Clèves. A défaut d’être instruite, Catherine était séduisante, plantureuse et…expérimentée. Le roi s’en trouva tout revigoré et tout guilleret. Catherine sans doute moins malgré l’ascendance qu’elle avait sur lui. D’ailleurs, au dam du parti de la Réforme anglicane n’arrivait-elle pas à l’intéresser au sort des catholiques ? A condition d’être enceinte, Henry VIII la sacrait reine. Il la couvrait de bijoux et de magniques cadeaux.
Mais les trente ans qui la séparaient de son vilain barbeau de mari étaient bien lourds à porter. La jeune femme alla soupirer dans les bras du dénommé Thomas Culpeper. Malgré les précautions prises, son inconduite fut découverte et révélée par un réformateur anglican qui tenait sa revanche.
En apprenant l’adultère de sa femme, Henry fut tellement choqué qu’il refusa d’y croire, puis de s’intéresser à l’inévitable procès qui suivit pour ne pas entendre le déballage de ces « perversités. Cette affaire semblait même atteindre son équilibre mental. N’avait-il pas voulu occire la reine de ses propres mains ?
Catherine eut beau supplier, elle fut condamnée au billot. Elle mourut avec beaucoup de courage. En rejoignant Anne Boleyn dans son martyr, sa mort de contribua pour beaucoup à faire d’Henry VIII un terrifiant « Barbe Bleue ».
Sous le règne de la reine Victoria, lors de travaux de la chapelle, son corps fut un de ceux qui purent être identifiés. La présence de sa sépulture en ce lieu est maintenant signalé dans le marbre du sol.
Dans sa chute mortelle elle entraina aussi
► Thomas Culpeper (v. 1514 – 10 décembre 1541) son amant supposé qui, au nom de son ancienne amitié avec le roi réchappa au sort atroce des condamnés pour haute trahison, fut décapité. Il fut inhumé dans l’église du Saint-Sépulcre de Londres.
► Francis Dereham (? – 10 décembre 1541) avec qui, avant de rencontrer Henry VIII, elle avait eut une liaison et qu’elle songeait épouser. Le malheureux eut beau jurer qu’il n’avait jamais eu de rapports sexuels avec Catherine depuis qu’elle était reine, il fut accusé de haute trahison. Aucune amitié ne le protégeant, il fut pendu, éviscéré et démembré à côté de Thomas Culpeper.
Leurs têtes furent exposées sur le pont de Londres
►Lady Jane Rochford (†13 février 1542)
Il était dit que la veuve de George Boleyn (►Anne Boleyn) ne sortirait pas vivante des intrigues amoureuses. George, frère d’Anne Boleyn avait été exécuté sous prétexte d’avoir eu des rapports incestueux avec sa sœur. Après ce drame, Lady Rochford conserva de bonnes relations avec la Cour où elle réapparut. Dame d’Honneur de Anne Seymour puis d’Anne de Clèves, elle avait aidé Henry VIII à divorcer de cette dernière. Elle conserva son poste auprès de Catherine Howard dont elle devint la complice dans ses rendez-vous avec Culpeper.
Affichant des crises d’hystérie au point qu’on la crut folle, aurait pu échapper à sa sentence de mort car on exécutait pas les fous. Henry VIII y remédia : il édicta une loi permettant l'exécution des fous . Elle fut décapitée après la reine et fut inhumée comme elle dans la chapelle Saint-Pierre-ad-Vincula de la Tour de Londres. Ainsi rejoignait-elle sa belle-sœur Anne Boleyn et son frère. La boucle de la tragédie était bouclée.