« Homme, es-tu capable d'être juste ? C'est une femme qui t'en fait la question ; tu ne lui ôteras pas du moins ce droit. Dis-moi ? qui t'a donné le souverain empire d'opprimer mon sexe ? ta force ? tes talents ? Observe le créateur dans sa sagesse; parcours la nature dans toute sa grandeur, dont tu sembles vouloir te rapprocher, et donne-moi, si tu l'oses, l'exemple de cet empire tyrannique (...) (...) L homme seul s'est fagoté un principe de cette exception. Bizarre, aveugle, boursouflé de sciences et dégénéré, dans ce siècle de lumières et de sagacité, dans l'ignorance la plus crasse, il veut commander en despote sur un sexe qui a reçu toutes les facultés intellectuelles ; il prétend jouir de la Révolution, et réclamer ses droits à l'égalité, pour ne rien dire de plus. »
Mais l’article, resté célèbre, disait : « La femme ayant le droit de monter à l’échafaud doit avoir également celui de monter à la tribune ».
Olympe ne monta jamais à la tribune mais bien à l'échafaud.
Estimant que si le roi était coupable, l’homme ne l’était pas, elle demanda à la Convention l’autorisation de défendre Louis XVI ; on ne sera pas surpris que cette intention lui vaille la suspicion d’autant qu’elle se montra peu après solidaire des Girondins.
Toujours son courage au bout des doigts, elle rédigea des pamphlets contre Robespierre et Marat, pamphlets dont les vérités la rapprochèrent du couperet. Sa conduite dérangeante, ses idées démocratiques et ses actes de bravoure à répétition étaient autant de provocations devenues intolérables pour Robespierre. Elle fut arrêtée le 20 juillet 1793. Lors de son procès, son adresse à se défendre, comme à prétendre qu’elle était enceinte, ne servirent à rien.