La nouvelle réglementation phytosanitaire, qui dorénavant protège l‘environnement en interdisant l’entretien des sols avec des produits chimiques, est une excellente initiative mais a aussi son revers de médaille : à l'érosion naturelle due au temps, se rajoute celle de la nature qui l’accélère en reprenant ses droits. Déjà très fragilisées par une absence d’entretien, en un ou deux siècles beaucoup de tombes ont disparu et d’autres, abandonnées depuis longtemps, continuent à se détériorer de façon rapide et irréversible. Reste les monuments les plus importants qui résisteront plus longtemps et dont quelques très rares sont encore l’objet de soins des familles.
De manière moins chagrine teintée d'un peu de philosophie, aussi difficile que cela soit, on peut également porter un autre regard sur son avenir en admettant simplement les règles naturelles sans intervention humaine : la conservation de l'aspect vétuste du cimetière du Calvaire en fait alors le témoin du vieillissement normal d’un ensemble homogène dans sa sobriété dépourvu de toute activité.
Sources principales :
Tous mes remerciements à Mme Guénola Groud, directrice du Patrimoine des cimetières de Paris, et à M. Pascal Cassandro, conservateur du cimetière de Montmartre, grâce auxquels il m’a été permis d’accéder au cimetière du Calvaire en dehors des journées exceptionnelles d’ouverture de la Toussaint, et pour leur mise à disposition de documents d'archives.
-Les cimetières de Montmartre avant et pendant la Révolution signé Lucien Lazard comprenant l'épitaphier du cimetière du Calvaire (ancien cimetière paroissial de Montmartre) / par Henri Compan (1895).
-Histoire de Montmartre […] par D.J.F. Cheronnet –Revue publiée par l’abbé Ottin Curé de Montmartre (1843).
-Rapport établi par Le Vieux Montmartre. Société d'histoire et d'archéologie du XVIIIe arrondissement... (1898)