Il n’en fallut pas davantage pour asseoir sa renommée et être accueilli au sein de l’Académie française en 1785. L’année suivante, il participa à la défense du cardinal de Rohan, dans l’affaire du collier de la reine, et contribua à l’élaboration de l’Édit de tolérance signé par Louis XVI en 1787.
Quand arriva la Révolution, Target fut nommé député du Tiers-Etat aux États généraux. Il fréquenta le club breton où il rencontra Joseph Ignace Guillotin et Isaac Le Chapelier avec lesquels il rédigea les cahiers de doléances de Paris. Tout en manifestant une opposition soutenue contre la Cour, il n’alla pas jusqu’à la disparition de la royauté.
Il joua un rôle non négligeable dans l’élaboration de la Constitution de 1791 et fut aussi l’un des principaux rédacteurs et promoteurs de la constitution civile du clergé.
Lorsque Louis XVI, enfermé au Temple, eut besoin d’un avocat, il se souvint de la loyauté bien connue de Target et le choisit avec Malesherbes et Tronchet pour le défendre. Mais prétextant son âge, Target, tout en se récusant, fit néanmoins publier un mémoire dont la conclusion était la non condamnation du roi.
Après avoir survécu à la Terreur, il fut nommé membre de la Cour de cassation en 1798 et joua un rôle important dans l'élaboration du Code pénal de 1810 et du Code civil napoléonien.
Jean-Baptiste Target décéda à Molères (Essonne) et fut inhumé au cimetière du Père-Lachaise. Dans la même sépulture repose son fils, Louis Ange Guy Target (1792-1842) qui fut préfet du Calvados, nommé par Guizot, de 1830 à sa mort.
Son petit-fils, Paul-Louis Target, se distinguera comme député au début de la Troisième République.