RETOUR LOUIS XVI ET LA RÉVOLUTION 
Une nécessaire réhabilitation ? Peut-être.
 
Santerre, propriétaire de la brasserie l’Hortensia était un homme heureux. Sa générosité envers ses ouvriers et sa prodigalité envers le petit peuple dès 1792 en avaient fait un personnage célèbre dans son quartier et au-delà. Gratis et généreuses les portions de fricots et les pintes de bières qu’il fabriquait à tour de bras ! Comme on l’aimait alors « le père du faubourg Saint-Antoine » !
SANTERRE Antoine Joseph (1752/1753 - 6 février 1809)
Cimetière du Champ-du-Repos (englobé dans l’actuel cimetière Montmartre) ?
Bénéficiant d’une grande influence dans sa section dès le début de la Révolution, le 10 août 1792, il était promu commandant général de la garde nationale et, à ce titre, conduisit Louis XVI au Temple. Le 21 janvier 1793 ce fut encore lui qui fut chargé d’escorter le roi déchu de la prison à l’échafaud. On se souvient de l’ordre donné aux tambours pour étouffer les ultimes propos du roi. Tout à l’événement, Santerre revendiqua cette initiative historique alors qu’il n’avait fait qu’exécuter les ordres du général Berruyer. Cette fanfaronnade lui coûta cher car, de « Beau Santerre », il devint « l’infâme Santerre ». Que n’était-il pas resté simple brasseur ?
(*) commentaire(s)
Le 20 juin 1792 aux Tuileries
Exécution de Louis XVI: Santerre presse à l'action
...enfin exécutée
Santerre commandant de la Garde nationale
La vanité de la gloire le chevillant au corps, il se lança dans une carrière militaire particulièrement médiocre dont il était bien le seul à être persuadé du contraire.
Ayant orchestré l’émeute du Champ-de-Mars, puis celle du 20 juin 1792 dont il avait pris la tête et qui finit aux Tuileries, saccageant les meubles sur son passage, voulant contraindre le roi à signer deux décrets contre la noblesse et le clergé et l’obligeant à porter le bonnet rouge et à boire à la gloire de la nation. Fort de cette expérience et de sa popularité et grisé par l’uniforme, il avait demandé un commandement en Vendée. Entre organiser des émeutes et mener une stratégie militaire, il y a tout un pas de compétence que Santerre ne put franchir. A force d’aligner des échecs, il fut rappelé et bientôt arrêté.
 
Reste son « inaction » lors des massacres de Septembre : alors que Pétion lui avait donné l’ordre de s’interposer entre les septembriseurs et leurs victimes désarmées, la Garde nationale, qu’il dirigeait, ne réagit pas. Cette inertie fut interprétée comme coupable car volontaire ; en réalité  les choses ne sont pas si simples.  
 
Quand il retrouva sa liberté après la mort de Robespierre, il était ruiné et abandonné par sa femme. Sa connaissance des chevaux (au moment de sa fortune, il se passionnait pour les courses de chevaux et prétendait être le meilleur  cavalier de Paris après le duc d’Orléans)  lui valut d’être missionné pour en doter l’armée. Il refit fortune en spéculant sur les biens nationaux permettant à de nombreux parasites, sachant flatter sa vanité, de vivre confortablement à ses crochets. Puis, une mauvaise opération le ruina de nouveau.
S’imaginant l’égal des grands généraux du Consulat, il n’eut de cesse de réclamer un poste ou une pension de guerre. Berthier lui refusa tout.
 
A son état de précarité se rajoutèrent l’humiliation et la désillusion d’être à peine reconnu dans son faubourg Saint-Antoine.
Et puis vint une lueur d’espoir. Le duc de Feltre, successeur de Berthier au ministère de la Guerre, touché par tant de persévérance,  lui accorda une audience.
Tout à sa joie, Santerre se para de son bel uniforme, de son bicorne et sauta dans une voiture. Mais la malchance lui colla encore à la peau. Dans un Paris aux rues boueuses et encombrées, la voiture n’avançait pas. Angoissé à l’idée d’être en retard, Santerre continua le chemin à pied. Et là, arrivé enfin devant les portes du ministère, notre bonhomme, exténué, s’écroula dans la neige.
Quand on voulut le relever, on constata qu’il était  paralysé.
 
Il vécut encore un an immobilisé et perdant peu à peu la raison. Quelques semaines avant sa mort, il avait été transporté chez son fils dans un petit appartement au cinquième étage du 14 de la rue des Petites-Ecuries.
 
Bien que l’annonce de sa mort se soit répandue, le héros, autrefois adulé du faubourg Saint-Antoine, n’eut pas un ami pour suivre son cercueil.
Les uns avaient cru que ses obsèques seraient la cause de quelques troubles, les autres avaient fait semblant de le croire.
On aima dire :
 
                                                  Ci-gît le général Santerre
                                                  Qui n’eut de Mars que la Bière
 
L’histoire est parfois injuste. Cet homme enclin à la justice sociale avant l’heure et laissant supposer une bienveillance naturelle, se retrouve dans les mémoires entaché  d’une réputation de « férocité » qui, pour une fois, est infondée. Ni ses propos exagérés, ni ses participations excessives à certaines grandes émeutes ne peuvent la justifier.
 
Mais où fut-il inhumé ?
 
Depuis 1798/1799, les habitants du 3ème arrondissement de l’époque, situé alors sur la rive droite, étaient inhumés dans le cimetière du Champ du Repos qui fut englobé par la suite dans ce qui devint le cimetière Montmartre.
Le problème est que, faute d’entretien et dans l’impossibilité de l’agrandir rapidement, il dut fermer à une époque hélas imprécise mais que l’on situe aux alentours de 1806/1808.
Le cimetière Montmartre ne possède aucun document permettant d’y voir plus clair.  Santerre fut-il inhumé au milieu de toutes ses imprécisions ? Tout à fait possible.
 
Si ce n’est pas le cas, le mystère s’épaissit car on ne sait pas davantage, avec certitude, où furent enterrés les habitants du 3ème arrondissement durant la fermeture du Champ du Repos. En tout cas, son nom n'apparaît pas dans les registres du Père-Lachaise.
TOMBES SÉPULTURES DANS LES CIMETIÈRES ET AUTRES LIEUX
par Marie-Christine Pénin
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