Brouillé avec sa protectrice, ne trouvant aucun emploi à la Cour, son mariage richement doté lui permis de s’installer à Aurillac et de d’être le président du présidial de la ville.
Las de la vie de la province, il regagna Paris dix ans plus tard où il s’acquit un certain renom auprès des beaux esprits de la capitale. Ami de Gomberville, Boisrobert et Scarron, il fut présenté à Richelieu et fut admis à l’Académie française dans les tous premiers. Ambitieux, il s’y montrait assidûment et intriguait à l’avenant. Bien qu’il fût loin d’avoir à se plaindre de sa fortune, il sollicitait sans cesse de nouveaux revenus.
En 1634, il partit à Rome en qualité d’attaché de l’ambassadeur auprès du Saint-Siège où il fut fort bien reçu par le pape Urbain VIII. Mais ayant déplu à son supérieur, il perdit sa place et son crédit auprès de Richelieu.
De retour en France, il n’en fut pas moins repris par le désir de briller à la Cour et se mit à encenser de plus belle, selon ses propres termes, les idoles du jour.
A la mort de Richelieu, le chancelier Pierre Séguier le nomma conseiller d’Etat. Mais toujours à quémander sans obtenir davantage, de guerre lasse, il repartit pour Aurillac en 1640. Il se lia alors avec Guez de Balzac, écrivain déçu comme lui dans ses ambitions.
Veuf, son regard se porta sur une beauté qui lui préféra un autre mais lui inspira des stances amoureuses de belle facture restées célèbres.
Se refusant à donner dans le goût précieux, ses œuvres mirent du temps à convaincre. Toutefois, ses Œuvres complètes (1644) finirent par lui apporter une certaine gloire.
On y trouve quelques poèmes « satyriques », des odes et des sonnets, et surtout des épigrammes, genre où il passait pour un maître.
Sensible aux charmes de la vie, jusqu'à un certain libertinage –il fut un pourvoyeur régulier de recueils licencieux entre 1600 et 1623- il a su aussi faire preuve d'un lyrisme mêlé de mélancolie et d'ironie. Plus d’une fois il dépassa Malherbe par des réussites d’une « inoubliable beauté ».
Comme l’écrivait Voltaire à son sujet : « On peut le compter parmi ceux qui ont annoncé le siècle de Louis XIV. Il reste de lui un assez grand nombre de vers heureux ».
François Maynard mourut à Aurillac mais fut inhumé en la chapelle de la Vierge de l’église Sainte-Spérie de Saint-Céré où il possédait un domaine. D'ailleurs, certains l'y font naître au lieu de Toulouse généralement citée. Il ne reste rien de sa tombe. Une plaque commémorative rappelle sa sépulture à l’extérieur de l’édifice.