Très en appétit, le roi se donna âme et surtout corps au déduit. Pour Mary, donner un fils au roi de France signifiait conserver son titre et ne pas rentrer en Angleterre. Ce fut en vain. Trois mois après leur union, Louis XII trépassait et Mary fut isolée le temps de s’assurer qu’elle n’était pas enceinte.
Louise de Savoie respira de soulagement. Erreur, car son propre rejeton, tout émoustillé par la jeune veuve internée, s’apprêtait à commettre l’irréparable : trousser Mary qui, dans l’espoir d’enfanter, était prête à bien des facilités. Si une grossesse se révélait peu après son veuvage, on pouvait compter sur Mary pour faire croire à l’improbable ; et si c’était un garçon, adieu trône, couronne et royaume pour le futur François Ier. Louise de Savoie remit de l’ordre et Mary, fort dépitée, repartit en Angleterre.
Son frère se préparait à la remarier à un Habsbourg, quand, à sa grande fureur, Mary choisit un autre conjoint, Charles Brandon, duc de Suffolk, qu'elle épousa secrètement en France. Henry VIII pardonna et le couple revint en Angleterre.
Bien que retirée dans ses domaines, elle partageait de nombreuses festivités à la cour de son frère. Son frère qui, entichée de l’ambitieuse Anne Boleyn voulait annuler son mariage avec Catherine d’Aragon. La Boleyn qui avait été l’une de ses dames d’honneur à la cour de France, deviendrait reine d’Angleterre ! Apportant son soutien à la souveraine en place, elle mourut avant de voir l’objet de sa détestation obtenir gain de cause et provoquer le schisme avec l’Eglise de Rome.
Mary Tudor fut inhumée en l’abbaye de Bury Saint-Edmund dans le Suffolk. A la Dissolution des monastères, sa dépouille fut transférée un peu plus loin en l’église Saint-Mary de Bury Saint-Edmund.
Sa sépulture d'origine fut détruite. Mais, comme sa tombe actuelle le rappelle, Mary reste toujours reine de France.