Après la disgrâce de Dupleix, son adjoint, Bussy, très entreprenant et connaissant parfaitement le terrain, semblait s’imposer pour y commander, mais le Ministre de la marine, Machault d'Arnouville, lui préféra Lally-Tollendal, protégé de la marquise de Pompadour. Lally était bon soldat et, comme tout bon Irlandais, détestait les Anglais, mais il était totalement ignorant du monde indien. Ainsi commença à s’écrire l’histoire d’un échec retentissant mais annoncé.
Outre la méconnaissance de Lally, la marine royale, bien inférieure en nombre à la Royal Navy, ne mit que peu de vaisseaux à sa disposition et, en Inde, les Anglais avaient eu le temps de se fortifier et de renforcer leurs escadres.
Nommé commissaire du roi, syndic de la compagnie des Indes et commandant général de tous les établissements français aux Indes orientales, Lally quitta la France le 2 mai 1757 et arriva vue de Pondichéry le 29 avril 1758.
Après des échecs mais aussi des victoires, on pouvait encore y croire. Mais s’il était excellent combattant, Lally était piètre diplomate. Il rejeta les alliances avec les nababs, qui du temps de Dupleix avaient pourtant assuré le succès des Français. Méprisant les Hindous et leur façon de combattre, il se brouilla aussi avec son second, Bussy, pourtant essentiel dans les circonstances. Pendant ce temps, les Anglais recevaient des renforts considérables et s’appuyaient sur de nombreuses troupes indiennes. Désormais seul et coupé de la métropole, Lally n’était plus en mesure de redresser la situation. Malgré ses efforts désespérés et son courage, il capitula à Pondichéry le 14 janvier 1761.Il allait payer injustement de sa vie ce que des considérations de Cour avaient dicté.