Soutenant de tout son poids le mouvement dans ses articles de la Dépêche de Toulouse, en 1893, il fut désigné par les ouvriers du bassin pour les représenter à la Chambre où il milita avec ardeur contre les lois scélérates. Ce fut pour lui, le départ d’une ferme et incessante défense des ouvriers en lutte.
En 1898, après avoir été convaincu de la culpabilité du capitaine Alfred Dreyfus, il révisa son opinion et en devint l'un de ses fervents défenseurs tout en s'imposant comme un homme politique à l'influence nationale. Son appui à Dreyfus lui ayant valu d’être battu aux élections de la même année, il se consacra au journalisme et apporta son soutien au gouvernement de Défense républicaine de Waldeck-Rousseau.
En 1902, il participa à la fondation du Parti socialiste français et, la même année, il reconquit son siège de député de Carmaux qu'il conserva jusqu'à sa mort.
Grâce à ses talents d'orateur, il devint le porte-parole du petit groupe socialiste de l'Assemblée nationale, groupe avec lequel il s’engagea en faveur du Bloc des gauches dont le dynamisme finit par s’épuiser.
En 1904, non réélu à la vice-présidence de la Chambre, il fonda le journal l’Humanité qu’il utilisa pour accélérer l'unité socialiste qui se réalisa, en 1905, avec la création de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) dont il partagea la direction avec Jules Guesde.
Mais au-delà de sa carrière politique, on retiendra surtout sa lutte comme apôtre de la paix qui lui coûta la vie.
Très préoccupé et inquiet face à la montée des nationalismes et par les rivalités entre les grandes puissances, Jaurès sentait venir la catastrophe. Entre autres, il mena une campagne vigoureuse contre La Loi des trois ans (1913) qui augmentait la durée du service militaire de deux à trois ans en vue de préparer l'armée française à une guerre éventuelle avec l'Allemagne.
Le 28 juin 1914, l’attentat de Sarajevo mit fin au vague espoir de paix.