Né aux Roncole dans la région de Parme, duché alors enjeu entre la France et l’Autriche, formé très jeune à l’art musical, il fut remarqué par un négociant amateur de musique, Antonio Barezzi, qui lui permit d’intégrer le lycée de Busseto où il suivit brillamment ses classes avant de mener de front des études classiques et musicales et des fonctions d’organiste aux Roncole.
Grâce à son mécène, convaincu de son talent et dont il épousa la fille, Margherita Barezzi (1814-1840), il entra au conservatoire de Milan (1832) et fréquenta la Scala y développant son goût pour la tragédie lyrique et le milieu de l’opéra.
En attendant son heure de gloire, tout en assurant ses nouvelles activités de maître de musique et de dirigeant de la Philarmonique de Busseto, Giuseppe composait. Après bien des difficultés pour se faire jouer, il connut enfin son premier succès avec son Oberto, Conte di San Bonifacio donné à la Scala en 1839. Mais à ce début de renommée, succéda des temps de malheur. Après avoir perdu sa fille, ce fut au tour de son fils puis de sa femme de disparaître. Seul, au désespoir, il était prêt à abandonner son art quand lui parvint la commande d’un opéra, sur un livret de Temistocle Solera, Nabuchodonosor.
D’abord hésitant, Verdi donna alors naissance à Nabucco représenté à la Scala en 1842. Un triomphe qui ne se démentira pas, notamment dû à Va, pensiero, chœur des Hébreux auxquels s'identifia de suite la population milanaise alors sous occupation autrichienne.
Avec ce chœur patriotique, Verdi débutait une carrière fulgurante et venait de franchir son premier pas vers la postérité. Croulant sous les commandes, reprenant le goût à l’écriture, il signa, entre autres Macbeth (1847), qui marqua une véritable révolution dans le théâtre de Verdi et l'opéra italien.
Il était mûr pour l’écriture consécutive de trois chefs-d’œuvre : Rigoletto (1851), Le Trouvère (1853) et La Traviatta (1853) que lui inspira une représentation à Paris de la Dame aux Camélias d’Alexandre Dumas fils. Paris, qu’il aimait infiniment et où il séjourna souvent. Sur un livret d’Eugène Scribe, il créa Les Vêpres siciliennes (1855). C’est encore sur un livret français de Joseph Méry et Camille du Locle, qu’il créa Don Carlos (1867), du Locle qui collabora plusieurs fois avec Verdi, comme sur le canevas d’Aïda, créé pour l’opéra du Caire (1871).
Sans faire l’inventaire de toute l’œuvre du maître, à la longévité créatrice, on ne saurait oublier sa Messe de Requiem (1874), créée en mémoire de son compatriote et ami le poète Alessandro Manzoni (1784-1873) ; Otello (1887), inspiré de l’œuvre de Shakespeare comme le fut Falstaff (1893), sorte de bouffonnerie qui, par sa vitalité artistique, sa modernité et son énergie créative surprenantes, réussit à balayer d’un seul coup toutes les conventions de forme de l’opéra italien.
Entre temps, de 1861 à 1865, à la demande de Cavour, Verdi fut député du premier parlement du royaume d’Italie, puis nommé sénateur en 1874.
S’il était fervent patriote, il n’était pas politicien. Il préférait s’occuper avec passion de son domaine agricole de Sant’Agata. Mais ce fut dans son appartement milanais qu’il rendit son dernier soupir.