Alice Saunier (1893 - 1952)
Cimetière Rabelais 1 de Saint-Maur-Les-Fossés (Val-de-Marne)
Institutrice, elle entama une liaison avec le très jeune Radiguet alors que son fiancé, Gaston Serrier, était au front. Séduite par les dons littéraires du jeune garçon, elle se proposa de lui donner bénévolement des leçons. Demeurant près de chez elle, à Saint-Maur-Les-Fossés, chaque nuit l'adolescent quittait la maison paternelle endormie pour rejoindre la chambre d'Alice.
Lors d'une permission en octobre 1917, Alice et Gaston se marièrent sans que la jeune femme mette pour autant un terme à sa liaison extraconjugale. Mais le jeune prodige se lassa et quitta sa maîtresse après qu'elle ait accouché d'un fils, André, dont on ne sait qui est le père.
En 1923, le succès du Diable au corps vint raviver les doutes de Gaston dues aux rumeurs passées. Entre disputes et réconciliations, la vie du couple devint un enfer.
Trente ans passèrent. Soudain, le nom si difficilement exorcisé réapparut, en 1947, sur les murs de Paris: Le Diable au corps n'était plus un livre mais un film avec un couple bientôt mythique: Gérard Philipe et Micheline Presle.
Ce fut à nouveau l'enfer dans le petit pavillon de Saint-Maur, jusqu'à ce jour de 1952 où Alice mourut, atteinte d'un cancer de la gorge, après avoir toujours nié l'évidence.
Avant sa disparition l'année suivante, Gaston se présenta à Roland Dorgelès - le caporal des Croix de Bois, l'idole de millions de Poilus : «Je suis le mari de l'héroïne du Diable au corps, le soldat à qui Radiguet a volé son bonheur.»