Extraordinaire humoriste à la radio, où il inventa de nombreux canulars téléphonique dans les années 1960, et sur scène avec Pierre Dac, dont il fut l’indissociable compère durant des années, il fut aussi un acteur follement drôle dont la carrière débuta modestement en 1942 avant d’exploser avec sa composition de papa Shultz, chef de la Gestapo, dans Babette s’en va-t-en guerre de Christian-Jaque (1959).
Laissons de côté les nanars alimentaires tournés avec Darry Cowl aux titres aussi divertissants que Poussez pas Grand-Père dans les Cactus, Les Malabars sont au parfum, etc. pour rappeler que ce trublion savait aussi se faire plus sérieux. Petit, rondouillard, un brin équivoque, il excellait en Français moyen et donna une éclatante démonstration de son talent dans Belle de jour en client de call-girls, en provincial mesquin dans La Jument verte de Claude Autant-Lara (1959), en collabo dans Le Repas des fauves de Christian-Jaque (1964) ou procureur dans Le Septieme Juré de Georges Lautner (1962) qui lui offrit ses rôles les plus fort tel celui de Maître Folace dans le cultissime Les Tontons flingueurs (1963). Mais c’est peut-être dans l’univers bouffon et insolite de Mocky, qui lui écrivit des rôles sur mesure, qu’il s’intégrait le mieux comme dans un Drôle de paroissien (1962).
Alors qu’il venait tout juste de terminer le tournage du film Un Linceul n'a pas de poches de Mocky, il décéda d’une crise cardiaque à cinquante-deux ans, peut être à cause d’un traitement négligé contre le diabète.
Très affecté par sa disparition, Pierre Dac, déjà âgé, le suivit dans la tombe quelques mois plus tard.
Francis Blanche fut inhumé au cimetière du village d’Eze où il possédait une résidence. A l’abri de la verdure, une plaque sur sa sépulture toute simple avec, sous son nom et celui de sa femme, une épitaphe discrète devenue célèbre : "Laissez-moi dormir, j’étais fait pour ça", vers extraits de son poème "Mon oursin et moi".
Il aimait dire que: "L'alcool est un ennemi. Or celui qui recule devant l'ennemi est un lâche." A méditer avec modération...