Chef du parti ultra-catholique, sous prétexte de religion, Henri de Guise visait le trône et avait effectivement les moyens d’abattre Henri III que les circonstances avaient placé sous sa tutelle et celle des bourgeois. Le roi, réduit à la mendicité dans tous les sens du terme et voyant sa couronne plus que chanceler, dut choisir : l’abdication ou le coup d’état pour rappeler qui était le souverain. Ce fut le coup d’état. Pour se faire, il n’y avait qu’une solution, une seule évidence : la mort du duc. Le Balafré, ayant eut vent de la menace, tenta la médiation. Se faisant, il commit la fatale erreur de négliger
« la psychologie » de celui qu’il avait la prétention et l’illusion de manipuler.
Le 23 décembre 1588, Guise, persuadé « qu’il n’osera » , en parlant d'Henri III, et bravant les avertissements qu’on lui avait faits, se rendit à l’invitation du roi au château de Blois. Après l’avoir salué avec respect, les Quarante-cinq de la garde royale l’assaillirent et le percèrent de coups.
Viennent ensuite les deux célèbres phrases historiques qu’aurait prononcées Henri III, mais très probablement apocryphes :
Le roi, écartant la tenture derrière laquelle il s'était caché, se serait écrié à la vue du corps de son rival : "Mon Dieu, qu'il est grand ! Il parait encore plus grand mort que vivant !".
Puis se rendant chez sa mère, il lui aurait annoncé joyeusement : «Je n'ai plus de compagnon, le roi de Paris est mort.» ou « Me voici roi de France, Madame, j’ai tué le roi de Paris ». Et Catherine de Médicis de rester muette d’épouvante. La conscience en paix, Henri III alla entendre une messe d'action de grâces. Il avait cru tuer un chef de clan nobiliaire. En fait, il avait abattu la tête d'un puissant parti qui réagit par un soulèvement général, le contraignant à se réconcilier avec le fils de sa victime.
En revanche, et sans le savoir, il avait débarrassé son successeur, Henri IV, d’un dangereux rival à la couronne.