Poussée par sa mère, la célèbre Sophie Gay qui régna sur les salons du Directoire, elle aborda la littérature sous tous ses angles : poésie, romans, pièces de théâtre.
Mais la postérité a surtout retenu la pionnière du journalisme d'humeur. Pendant plus de dix ans, signant sous divers pseudonymes dont " vicomte de Launay ", elle écrivit dans La Presse des
" Courriers de Paris " qui sont des chefs-d'œuvre d'observation, de style et d'esprit. Sans préjugés, elle y traitait - et souvent avec humour - de la vie politique, sociale et artistique de son temps.
Ouverte à toutes les expériences, elle introduisit en France la mode des tables tournantes à laquelle elle initia Victor Hugo. Après sa mort, elle devint d’ailleurs une " personnalité spirite ".
Elle avait fait le vœu de mourir jeune et fut exaucée emportée par un cancer. Dès le début d’année 1855 elle dut souvent s’aliter tout en continuant à recevoir ses fidèles dans son jardin de l’hôtel Marbeuf. Transportée à Saint-Germain par son mari dans l’espoir que l’air de la campagne lui serait salutaire, le 21 elle rentrait à Paris où elle mourut huit jours plus tard.
Delphine de Girardin fut inhumé au cimetière de Montmartre. A côté de sa tombe, celle de son mari dont la célébrité devait injustement éclipser cette figure du romantisme surnommée la dixième muse.