Elevé au grade de général de division, c’est lui compléta le succès de la bataille de Iéna (1806), avant de prendre une part brillante au siège de Dantzig, dont il signa la capitulation, et de se distinguer encore aux batailles de Morungen et de Friedland (1807). Il joua un rôle décisif dans la soumission du Tyrol (1809) avant de gagner l’Espagne où, collectionnant les succès, il battit les troupes anglaises au col de la Maya dans Estrémadure (1811), et continua à se battre jusqu’à la bataille de Toulouse (1814).
Il avait été fait comte d’Erlon mais l’ensemble de son œuvre au service de l’Empire méritait peut-être mieux, ce que les circonsatnces ne purent lui offrir à supposer que Napoléon Ier y ait jamais songé.
Sous la Première Restauration, il présida le conseil de guerre qui acquitta Exelmans mais, acceptant mal le retour des Bourbons, malgré les honneurs que Louis XVIII lui conféra, il fut l’un des premiers à reconnaître Napoléon au début des Cent-Jours. Dans le même temps, accusé d’avoir trempé dans le complot Lefebvre-Desnouettes visant au renversement de Louis XVIII, il fut arrêté. Sauvé grâce aux évènements qui jouèrent en sa faveur avec la fuite du roi, il reçut le commandement du 1er corps de l'armée du Nord., fut fait pair de France par l’Empereur et combattit vaillamment à Fleurus.
Malheureusement, victime des ordres contradictoires de Napoléon et de Ney, il resta inactif lors des batailles simultanées de Ligny et des Quatre-Bras (16 juin 1815). Le 18 juin, malgré la valeur dont il fit preuve en s’emparant de la Haye-Sainte, il était trop tard.
A la seconde Restauration, pour ne pas être traduit devant les conseils de guerre avec les généraux ayant combattu le rétablissement de l’Empire, condamné à mort par contumace, il s’exila à Bayreuth puis à Munich où il monta une brasserie.
De retour en France à la faveur de l’amnistie de 1825, admis à la retriate puis remis en activité après la révolution de 1830, Louis-Philippe lui accorda son estime pour avoir réprimé les troubles causés par la duchesse de Berry en Vendée. En récompense, alors qu’à soixante-dix ans, Drouet n’a déjà plus ni force physique ni énergie, il fut nommé gouverneur général en Algérie (1834), fonction qu'il fut le premier à occuper. Rappelé l’année suivante, ce ne fut qu’un pied presque dans la tombe que la bâton de maréchal vint enfin couronner sa carrière (1843). Il mourut neuf mois plus tard à Paris.
On ramena sa dépouille mortelle à Reims sa ville natale où, le 3 avril, on l'honora de somptueuses funérailles prises en charge par l'Etat, tant la fortune personnelle du maréchal était faible : « Une armée de tapissiers vint de Paris décorer la cathédrale avec les tentures qui servirent quelques mois auparavant aux obsèques du fils de Louis-Philippe à Notre-Dame de Paris ».