Après le traité entre le France et la Bretagne (1488), signé chez lui, au Verger, fait gouverneur d’Amboise et d’Angers, puis lieutenant général de Bretagne (1491), il accompagna le roi à Naples (1494) et remporta la victoire de Farnoue (1495) mettant en déroute les Italiens. Artisan du traité de Novare la même année, il retourna en France où, commissaire extraordinaire du roi de Bretagne, il traita des affaires et de la succession de Bretagne lors du mariage de Louis XII et d’Anne de Bretagne. En 1502, il accompagna une nouvelle fois le roi en Italie où, cette fois, les espoirs français furent anéantis.
Puis, vint l’heure de la disgrâce. En 1504, pensant que son époux allait mourir, Anne de Bretagne fit expédier meubles et joyaux vers Nantes, transport que Gié se permit d’arrêter en cours de route et d'en instruisire le roi qui lui témoigna sa satisfaction de sa conduite. Et Anne de ruminer sa vengeance...
Très jalousé depuis longtemps par une bonne partie de la cour pour la sympathie que lui portait Louis XII et pour ses richesses, cette action lui valut d’être arrêté. Sa sentence n’ayant pas été prononcée lors de sa première condamnation, le procès fut renvoyé devant le parlement de Toulouse qui le priva de toutes ses charges et lui interdit de fréquenter la cour (1506). On lui retira aussi « le gouvernement et la garde du duc de Valois », le futur François Ier, qu'il assurait depuis plusieurs années. En fait, par son comportement, Gié n’avait pas déplu qu’à la reine mais aussi à Louise de Savoie. Mais, contre toute attente, Louis XII n’étant pas mort, les deux femmes mirent de côté leur haine réciproque pour se débarrasser avec succès du maréchal qui se retira dans son domaine du Verger. Il mourut à Paris, au palais des Tournelles.
Son corps fut ensuite apporté au Verger. En 1482, peu après l’acquisition de son château, il avait fait bâtir l’église du prieuré de Sainte-Croix, proche de sa demeure, au lieu dit le Couvent. Il y fut inhumé, au milieu du chœur, sous un mausolée dont la sa statue de marbre blanc le représentait au naturel priant avec son collier de l’ordre de saint Michel. A la Révolution, le prieuré fut vendu comme bien national, son tombeau acheté par des marbriers et détruit. Il n'existe plus aucune trace de sa tombe.