Et puis le temps passa, les visiteurs se firent rares. Ses propres enfants l’ignoraient. Alors, cette âme, que les miséreux avaient toujours émue, dota et dota encore d’autres hospices (Fontevrault, Oiron dans les Deux-Sèvres,...).
Vieillissante, la peur de la mort l’envahit. Elle mit ses affaires en ordre et partit en mai 1707 à Bourbon l’Archambault pour soigner ses maux. En fait elle allait si mal qu’elle expira le 27 mai.
En apparence, Louis XIV sembla indifférent à la nouvelle. Mais qui aurait-pu sonder le cœur du souverain à ce moment là ? Même pas Mme de Maintenon qui, dit-on, pleura.
Athenaïs avait souhaité que son cœur soit confié au couvent de la Flèche (Sarthe), ses entrailles au prieuré de Saint-Menoux et son corps à l’abbaye de Saint-Germain-en-Laye (Yvelynes).
Du temps de sa splendeur, comment aurait-on pu imaginer l’indifférence et le manque de respect qui marqua sa pauvre dépouille ?
Son autopsie et son embaumement furent réalisés par un médicastre relevant davantage du boucher que d’un homme de sciences. Le corps d’Athénaïs, autrefois si parfait, fut à cette occasion horriblement déchiqueté. Puis, on plongea dans une tragi-comédie invraisemblable avec le combat que se livrèrent les Capucins et le clergé local se disputant le lieu et la préséance des funérailles. On posa le cercueil à terre et les portes furent fermées jusqu’à ce qu’on prenne une décision, et la dépouille de la malheureuse resta « consignée » en l’église de Bourbon. Nous étions tout de même en juillet, quand le duc d’Antin, son fils né de son mariage légitime, se souvint que sa mère était toujours sans sépulture.
L’affreux rejeton ayant décidé que Saint-Germain étant trop près de Versailles, il ne respecta pas les dernières volontés de sa mère qu’il expédia rejoindre le tombeau des Mortemart au couvent des Cordeliers de Poitiers. Le soir du 3 août 1707, à la lueur des torches, Athénaïs reposait enfin à peu près en paix.
Mais on raconte bien plus horrible sur le sort des entrailles. Le "chirurgien", qui avait si lamentablement exécuté l’autopsie, confia celles-ci à un quelconque estafier pour qu’elles soient déposées à Saint-Menoux. Incommodé par l’odeur qui se dégageait de l’urne, le « livreur » s’en serait débarrassées dans un fossé ou paissaient des porcs…
Toutefois, huit ans plus tard, à la mort de Louis XIV, d’une certaine façon, elle eut sa « revanche ». Le temps qu’on puisse installer la dépouille du roi de façon à ce qu’elle soit convenablement visitée, il resta une douzaine d’heures à reposer sur la couche… qu’il avait tant froissée avec Athénaïs et, au-dessus du lit mortuaire, le portrait du temps de la splendeur de la favorite veillait malicieusement sur le roi défunt. Dans l’émotion, personne de s’aperçut de ce facétieux clin d’œil de la petite histoire…
La Révolution n’épargna pas sa sépulture, ni celle de sa mère, Diane de Grandseigne, inhumée dans ce même prieuré.
Son père, Gabriel de Rochechouart, premier duc de Mortemart premier, prince de Tonnay-Charente (1600- 1675), premier gentilhomme de la chambre de Louis XIII et gouverneur de Paris, fut inhumé au couvent des Pénitents-Réformés de Picpus (Paris).
Ses enfants nés de sa laison avec Louis XIV
1. Louise-Françoise (1669- 23 février 1672)
Elle naquit dans une petite maison entre le Louvre et les Tuileries. Sa mère étant mariée, sa naissance et son existence devaient d'autant plus demeurées secrète que le marquis de Montespan avait légalement des droits sur cette enfant. Louis XIV décida de la laisser dans l'ombre. D'abord confiée à Mlle des Œillets, dame de chambre de la marquise de Montespan, Louise-Françoise fut élevée par Mme Scarron quelques semaines après sa naissance. Le roi ne vit jamais cet enfant dont il recevait des nouvelles par Françoise Scarron. Celle-ci l’amenait parfois en pleine nuit à sa mère. Au mois de février 1672, Louise-Françoise fut prise par la fièvre et les coliques. Sa gouvernante en informa ses parents et demanda l'aide d'un médecin de la cour pour sauver l'enfant qui résistait mal aux saignées. Son existence étant secrète, il était impossible à Louis XIV d'envoyer les soins qui l'auraient peut être sauvée. En proie à de terribles migraines, elle décéda peu de temps avant son troisième anniversaire, probablement victime d'un abcès à l'oreille. Etant restée inconnue pour la cour, certains historiens en font un garçon.
5. Louise-Marie-Antoinette de Bourbon, dite Mademoiselle de Tours (1674 - 15 septembre 1681)
Prieuré de Souvigny (Allier)
Après une enfance discrète à Versailles, elle disparut.
7. Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse (1678 - 1er décembre 1737)
Colonel, gouverneur de la Guyenne, lieutenant général ; militaire valeureux mais sans ambition, estimé de tout le monde il est le grand-père du prince de Lamballe dont l’épouse connut le tragique destin qu’on lui sait sous sait sous la Révolution.
Tombé en disgrâce, il se retira dans son château de Rambouillet où il mourut des suites d’une
opération.D’abord inhumé en l’église Saint-Lubin de Rambouillet, sa dépouille fut transférée en 1783 à Dreux.