Si elle n’était pas aussi pétillante que sa soeur Adélaïde on l’aimait pour sa douceur, sa discrétion et sa bonté.
A la Révolution, Victoire et Adélaïde, étaient les seules filles de Louis XV encore en vie.
Malgré la tourmente révolutionnaire, toutes deux réussirent rester en France au château de Bellevue près de Meudon, grâce à la générosité de leur neveu Louis XVI. Mais, ne pouvant plus pratiquer leur religion après les lois contre l’Eglise, c’est ensemble qu’elles décidèrent de s’exiler à Rome. Après deux mois d’un voyage pour le moins épique, elles atteignirent enfin leur but en avril 1791. Elles trouvèrent refuge auprès du cardinal de Bernis qui prit soin de Mesdames le temps de leur présence à Rome. Les deux sœurs vécurent une existence retirée que venaient troubler l'écho dramatique des évènements de la Terreur.
Mais, devant l’avancée des troupes révolutionnaires, en décembre 1798, elles fuirent à Naples qu’elles quittèrent précipitamment, en décembre, lors de la création de la République parthénonienne. En mai 1799, elles arrivaient enfin à Trieste. On les installa dans la maison du consul d'Espagne.
Durant cette longue errance, la santé de Victoire avait décliné. Arrivée à Trieste, épuisée, très malade souffrant de surcroît du scorbut, elle expira doucement dans les bras d'Adélaïde.
Sa dépouille fut d’abord inhumée en la cathédrale de Saint-Juste de Trieste dans le caveau familial du sieur de Burlo lui évitant ainsi un enterrement dans un cimetière communal. En remerciement, Louis XVIII fit parvenir à Burlo un magnifique vase de Sèvres. Mais il était dit que son errance ne s'arrêterait pas là. Le 7 novembre 1814, lors d'une cérémonie solennelle, sa dépouille mortelle trouvait place, avec celle d’Adélaïde, à bord d'une frégate rebaptisée la Fleur de lys qui arriva le 11 décembre à Toulon où elle attendit une tombe définitive.
Ne pouvant rejoindre la basilique Saint-Denis, le 20 décembre, et en très grande pompe, Victoire fut inhumée dans la chapelle Saint-Joseph de l'église cathédrale de Toulon. Elle y resta jusqu'au 7 janvier 1817, date à laquelle la caisse de plomb contenant ses restes prit le chemin de Saint-Denis en voiture où elle arriva le 20, la veille des cérémonies célébrant la mort de Louis XVI ré-inhumé depuis 1815 dans la nécropole royale. Le cercueil de Victoire fut déposé dans la chapelle des princes où il se trouve toujours.