Jusqu’à sa fin son succès ne se démentira pas que cela soit à Paris, à l’affiche de plusieurs théâtres, ou lors de tournées en province et à l’étranger. Parmi ses admirateurs on comptait Alexandre Dumas père, dont il créa le rôle de Kean, Lamartine dont il interpréta le Toussaint Louverture, Victor Hugo ans qui lui attribua des rôles de jeunes premiers dans Ruy Blas ou Lucrèce Borgia, etc. En vain, Victor Hugo tenta de le faire admettre à la Comédie Française. De ce mépris, Lemaître en conserva une aversion envers les sociétaires. En 1855, il fut nommé directeur de l’Association des artistes dramatiques.
Plusieurs deuils le frappèrent : celui de sa mère en 1860, de sa femme, l'actrice Sophie Halligner (1796-1868), de son fils Charles en 1870.
Les années 1870, justement, qui virent le grand artiste dans la gêne réduit à tout vendre et à déménager. Les pensions qui lui étaient allouées et ses cachets ne suffisaient plus à payer ses créanciers qui firent saisir une partie de ses appointements en 1874, année où il se blessa grièvement au crâne. L’année suivante, pour raison de santé, il abandonna son rôle du Crime de Faverne au théâtre des Arts. Un cancer de la gorge lui faisait perdre sa voix, handicap douloureux qu’il compensait par des attitudes et des regards d’une telle expression qu’il continuait à subjuguer les spectateurs. C’était la misère.
En janvier 1876, le tragédien italien Ernesto Rossi voulut organiser une représentation en l’honneur de Frédérick. Elle n’eut pas lieu ; le 23 il s’alita et mourut trois jours plus tard.« Le Talma du boulevard » venait de tirer sa dernière révérence.