Il fut confié un temps à Thomas Becket avant que ce dernier ne tombât en disgrâce. Afin d’assurer sa succession, Henry II l’associa très tôt au trône et voulut le faire couronner dès 1163 ce qui ne se fit que sept ans plus tard, en 1170, puis une seconde fois en 1172 sous la pression de Louis VII qui exigeait que sa fille soit aussi couronnée reine d’Angleterre.
Bien que le jeune Henri ait fait hommage au roi de France pour toutes les possessions des Plantagenêts en France et qu'il en soit donc légalement le possesseur, il n'en contrôlait aucune. D'une part, son père lui refusait la moindre responsabilité, contrairement à ses deux cadets : Richard Ier et Jean ; et d'autre part, il ne touchait aucun revenu.
Mais, se sentant dépouillé sur la possession d’autres domaines au profit de ses frères, Richard et Jean, le jeune roi , influencé par Louis VII, rentra en rébellion contre Henry II, et vint se réfugier en France.
Bientôt rejoint dans sa révolte par ses frères Richard et Geoffroy, soutenu par de grands barons, Henry se lança dans des batailles qui virent le triomphe d’Henry II en 1173. Richard et Geoffroy s’étant réconciliés avec leur père, Henry fit de même moyennant quelques belles donations en France et de quoi maintenir son rang. Mais, en 1183, après quelques années de loyauté, Henry exigeant plus de pouvoir et sans doute jaloux de la réussite de Richard en Aquitaine, qu’il aurait souhaité dans son escarcelle, il rentra en conflit ouvert avec son frère.
Faisant semblant de suivre Richard en Aquitaine pour une réconciliation, il apporta son soutien aux barons rebelles contre la tyrannie de Richard. Après avoir été accueilli en sauveur à Limoges, il y fut assiégé par Richard et son père.
Contraint de fuir, après une veine cavale, il fut atteint de dysenterie à Martel près de Limoges. Il essaya bien alors de se réconcilier avec son père mais, celui-ci, croyant à une énième ruse de son fils, l'ignora.
Henry le jeune roi, mourut peu après. Sa disparition mit fin à la rébellion en Aquitaine, et au conflit qui se préparait entre les rois d'Angleterre et de France.
Selon ses volontés, tandis que ses entrailles et autres morceaux de son corps étaient déposés en l’abbaye de Charroux (Vienne), sa dépouille prit le chemin de la cathédrale de Rouen. Des miracles auraient eu lieu sur le passage de son corps, on parla de le canoniser…
Arrivé au Mans, l’évêque de la ville exigea qu’il soit inhumé dans sa cathédrale où reposait Geoffroy le Bel, dit Plantagenêt. Il resta un mois avant d’être récupéré par le Doyen de Rouen et d’être enseveli là où il avait demandé à l'être. Seize ans plus tard, le cœur de Richard devait le rejoindre dans la cathédrale.
L’archevêque Hugues d’Amiens († 1164), qui avait célébré son mariage avec Marguerite de France en 1160, repose dans un enfeu non loin de la sépulture du jeune roi.
Ses restes ont disparu depuis longtemps. Le tombeau que l’on voit dans le déambulatoire de la cathédrale n’a plus grand-chose d’origine ; entre autres, son gisant, détruit en 1733, fut refait au 19ème siècle.