► GAVESTON Pierre, comte de Cornwall (v. 1284 - 19 juin 1312)
Eglise du prieuré de King’s Langley, Hertfordshire (Angeleterre)
Fils d’un chevalier gascon, Pierre avait été élevé à la cour avec le futur Edouard II dont il devint le favori. Fort, talentueux et très ambitieux, il acquit une telle influence sur son jeune compagnon qu’Edouard Ier dut le bannir d’Angleterre. Mais c’était pour mieux revenir après la mort du roi. Installé auprès d’Edouard II comme conseiller, il n’eut de cesse de recevoir terres, argent, titres et charges. Il épousa Margaret, fille de Gilbert de Clare comte de Gloucester mais surtout nièce d’Edouard II.
Il fut régent du royaume durant la courte absence d’Edouard venu en France et prit une part importante à son couronnement en 1308.
Tant de privilèges aiguisèrent la colère et la jalousie des barons dont le courroux ne fit qu’augmenter devant l’attitude arrogante qu’affichait le favori. Ils demandèrent son bannissement et Edouard, contraint d’accepter l’expédia en Irlande où il resta un an.
A son retour en Angleterre, Edouard persuada quelques barons de l’autoriser à rester. Au lieu d’adopter un comportement acceptable, le favori se montra plus arrogant que jamais réveillant les vieilles rancœurs.
Cette fois, Edouard, la mort dans l’âme dut accepter de le bannir à vie. Gaveston se retira en Flandres avant de revenir secrètement en Angleterre et de réintégrer publiquement sa place auprès du roi.
Trop, c’est trop ! Les barons prirent les armes contre lui. Abandonné par le faible roi, il fut battu et dut se rendre en mai 1312. Amené à Deddington puis au château de Warwick, il fut décapité à proximité, sur la colline de Blacklow Hill.
Excommunié, personne ne voulant de sa dépouille, il fallut attendre l’assurance de l’absolution papale.
Edouard II était très attaché au prieuré dominicain de King’s Langley qu’il avait fondé dans l’enceinte de son manoir de Langley. Il attendit que les travaux de l’église du prieuré soient terminés pour y faire transporter les restes de son favori. A la fin de 1314, l’archevêque de Canterbury en personne, quatre évêques et de nombreux ecclésiastiques se chargèrent de lui organiser des funérailles en grande pompe. Il ne reste rien de sa sépulture.
► DESPENSER Hugues, le Jeune (v. 1290-24 novembre 1326)
Abbaye de Tewkesbury, (Gloucestershire) et abbaye d’Hulton ( ?) (Staffordshire) (Angleterre)
Après l’abdication d’Edouard II, Hugues fut enfermé avec le roi dans le manoir fortifié de Monmouth . Celui qui avait reçu tant d’honneurs de son roi et amant en fut extrait sans ménagement. Minablement trimbalé de bourg en bourg où il était exposé comme divertissement, il gagna Hereford.
Tenu pour responsable de toutes les erreurs et de tous les malheurs dont souffrait l’Angleterre, il cristallisait toutes les haines. Reconnu coupable de haute trahison, il fut condamné à être pendu, être trainé sur une claie puis écartelé.
Devant Isabelle de France et son amant, ses parties génitales furent coupées et jetées dans le feu. Sa poitrine et son ventre furent ouverts ; avec des tenailles, son cœur fut arraché et jeté au feu. Même sort pour les entrailles. Enfin sa tête fut tranchée, non pas à la hache mais découpée au couteau et est expédiée pour trôner à l’entrée du pont de Londres. Ce qui resta de sa dépouille fut alors coupé en quatre morceaux et expédié aux quatre coins du royaume.
Le raffinement anglais n'avait rien à envier à la délicatesse française...
En 1330, sa femme fit rassembler les morceaux récupérables, sa tête et quelques ossements, qu’elle fit inhumer dans la nécropole familiale.
Néanmoins, en 1970, les restes d’un squelette furent découverts en l’abbaye d’Hulton dont les ossements manquant correspondaient à ceux récupérés par sa femme. Les analyses de 2008, confirmèrent la possibilité qu'ils puissent appartenir à Despenser le Jeune.