Trois jours d’émeutes et d’égorgements suivirent sans que soient épargnés les femmes et les enfants. Plus de trois mille victimes dans la capitale avant que la province ne prenne le relais. Une nouvelle guerre de Religion embrasait la France. Le nombre total de tués est difficilement quantifiable : dix-mille, vingt mille, trente mille ? Quel que soit ce chiffre, il est d’une monstruosité innommable perpétrée au son de
« Saignez, saignez. La saignée est aussi bonne en août qu’en mai ! »
Traînés jusqu’aux quais de la Seine, rejoignant ceux qui avaient été directement noyés, environ 3000 à 4000 corps furent jetés dans le fleuve dont le plus grand nombre vint s’échouer sur les rives de l’île aux Cygnes (ou Maquerelle) qui se situerait de nos jours entre les ponts de l’Alma et de Bir-Hakeim. Abandonnés et se décomposant, on fit appel aux fossoyeurs du cimetière des Innocents pour les enfouir. A ce sujet, on lit dans les comptes de l'Hôtel-de-Ville : « Des charrettes chargées de corps morts, damoisels, femmes, filles, hommes et enfants, furent menées et déchargées à la rivière. Les cadavres s'arrêtèrent partie à la petite île du Louvre, partie à celle Maquerelle, ce qui mit dans la nécessité de les tirer de l'eau et de les enterrer pour éviter l'infection. »