Elle fut sans aucun doute l’une des artistes les plus admirées, les plus fêtées et les plus choyées de son époque. « Reine de Paris », comme il se devait pour une femme de son rang, Louise eut plusieurs protecteurs parmi lesquels, le fils du chancelier Maupeou, le comte d’Artois, le comte e Narbonne et Louis de Girardin, fils du grand ami de Rousseau. Trois enfants naquirent de ces liaisons. Néanmoins, quand on voulut jeter la « Vénus aux belles fesses » dans le lit de Louis XVI, celui-ci refusa.
Comédienne ordinaire du roi inscrite sur la liste des pensionnés, appréciée de Marie-Antoinette, Louise ne cessa d’être fidèle à l’Ancien Régime. Elle prit résolument position contre la Révolution et contre les réformes, à commencer par celles initiées par Talma au Théâtre français.
Hostile aux auteurs « libéraux », elle s’était entichée d'aristocratie, et avec les « Noirs » -acteurs royalistes- affichait son mépris de la Révolution. Bien que protégée par Fabre d'Eglantine et quelques auteurs républicains, elle fut une des premières victimes de la loi des suspects du 17 septembre 1793. L'affaire des comédiens devait être instruite fin juin 1794. Mais, au moment de le transmettre à Fouquier-Tinville, le Comité de sûreté générale se montra incapable de retrouver le dossier des comédiens pour fonder son accusation.
Ainsi Louise échappa-t-elle au couperet. En 1799, elle reprit sa place à la Comédie-Française retrouva ses succès d'autrefois.
Mais à force de sentir qu’on la poussait à la retraite, Louise quitta la scène en 1809. La même année, elle épousa le marquis de Parny, ancien page du comte d’Artois, et neveu du poète Evariste de Parny, qui lui fit aussi un joli poupon
Brillante salonnière, malgré le cancer qui la rongeait, Louise conserva son charme et son esprit piquant jusqu’à la fin.
Elle fut inhumée au cimetière du Père-Lachaise. Dans sa tombe repose une enfant, Bathilde Abbema (1816-1820), peut-être sa petite-fille.