LUCE Maximilien (1858 – 6 février 1941)
Cimetière de Rolleboise (Yvelines)
► Peintre français
Agé de treize ans lors de la Commune, toute sa vie resta marquée par les exactions dont il fut témoin contre les communards.
Ouvrier qualifié dans un atelier de gravure (1876), qui produisait des gravures pour de nombreux journaux illustrés, après un séjour à Londres et son service militaire, il étudia la peinture à Paris sous la direction de Carolus Duran.
Souhaitant travailler en plein air à l’instar des impressionnistes, il reçut les conseils de Camille Pissarro, avec qui il se lie d'amitié, avant de rencontrer Paul Signac, Georges Seurat, Théo Van Rysselberghe et Louis Valtat fondateurs de l'école des Néo-impressionnistes.
Dès lors, intéressé par les recherches sur les effets de la lumière et de prismes rendus par les couleurs, il travailla dans un style pointilliste, ou divisionniste, dont il devint un représentant incontournable.
En 1887, il adhéra à la Société des Indépendants et prit une part active aux expositions organisées par le groupe et exposa son tableau, La Toilette.
La Toilette (1887)
Fils d'ouvrier, homme d’engagement voulant être un témoin actif de son époque, il aspira toujours à un idéal égalitaire, en mettant en scène dans son œuvre les ouvriers les plus humbles. : ceux des chantiers et des aciéries, mais aussi les petits métiers, le rémouleur, les batteurs de pieux, les cireurs de planchers. Cela ne l'empêcha pas de composer d'admirables paysages.
Dans le même temps, estimant avoir tout exploité du pointillisme, il revint à une facture plus classique. A défaut d’être toujours autant appréciée que ses œuvres antérieures, elle n’en conservait pas moins leur harmonie et leur luminosité.
La Première Guerre mondiale fut pour lui l’occasion de montrer la portée sociale du conflit en peignant l'activité des gares parisiennes et l'arrière des combats, témoignant ainsi de « la réalité grise, pesante et dépourvue d'éclat » de la guerre.
Les Batteurs de pieux (1902/1905)
Nancy - Musée des beaux-arts.
Giverny
Collaborateur de journaux anarchistes, impliqué dans le « Procès des Trente » (1894), qui constitua alors l'apogée de la lutte contre l'anarchisme, il fut emprisonné une quarantaine de jours avant de se réfugier à Charleroi où il devint le chantre du Pays Noir dont il peignit les terrils et les hauts fourneaux avec lyrisme et sans misérabilisme. Ce fut l’époque où il fit découvrir le pointillisme à la Belgique.
La Sambre à Charleroi (1896)
Madison - Chazen Museum of Art
L'Exécution de Varlin. Beaune - Musée de l'Hôtel-Dieu
La Gare de l'Est (1917) - Musée d'Orsay
Durant les années 1930, il fit partie du comité d’honneur de la Ligue internationale des combattants de la paix, la plus radicale des organisations pacifistes.
En 1935, il succéda à Paul Signac à la présidence de la Société des Artistes Indépendants, poste dont il démissionna durant l'Occupation pour marquer sa protestation contre l'interdiction faite aux artistes juifs d'exposer.
Quels que soient ses sujets d’inspiration, l’homme fut le centre de ses préoccupations. Fuyant les salons, fréquentant les restaurants populaires, le militant libertaire découvrit l’apaisement à Rolleboise, sur les bords de Seine, où il s’installa vers 1920 et où il souhaita être inhumé. Depuis, la tombe familiale toute simple a manifestement été refaite.
© MCP
© MCP
29 mars 2016
Toujours hanté par le souvenir de la Commune, il peignit Vive la Commune (vers 1910) d'après Honoré Daumier, et la tragique Exécution de Varlin (vers 1917).
TOMBES ET SEPULTURES DANS LES CIMETIERES ET AUTRES LIEUX
Dernière mise à jour
au 22 juin 2021
TOMBES SÉPULTURES DANS LES CIMETIÈRES ET AUTRES LIEUX
par Marie-Christine Pénin
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(ancien cimetière révolutionnaire)
(ancien cimetière révolutionnaire)
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