Bouillonnant d’idées, orateur talentueux, quand la Révolution éclata il en devint un fervent adepte et s’essaya à la politique.
Proche des Girondins, dès 1792 il lança La Sentinelle, un journal placardé sur les murs et financé par Roland de la Platière alors ministre de l’Intérieur. Il prit part à l’insurrection du 10 août 1792 mais se prononça pour l'appel au peuple, contre la peine de mort et pour le sursis lors du procès du roi. Comme ses amis Girondins, ses attaques ciblaient particulièrement Robespierre. Lors de la proscription frappant les Girondins, comme beaucoup de ceux qui avaient réussi à fuir, il se rendit à Caen pour tenter de monter la Normandie contre la Convention.
Puis, dans ce monde en folie, Louvet connut un grand moment de bonheur. Grâce aux nouvelles lois autorisant le divorce, Marguerite se sépara de son époux pour convoler enfin avec lui.
Après un exil en Suisse et la chute de Robespierre, on lui accorda sa levée de proscription et il revint en France à la fin de 1794. Il ouvrit une librairie à Paris, fut réadmis à la Convention, entra au Comité de salut public où il prêchait la clémence, et au comité chargé de rédiger la nouvelle constitution. C’est à cette époque qu’il se lia d’amitié avec Benjamin Constant qui par la suite rédigea un éloge à son ami à sa mort. Une fois la nouvelle constitution proclamée le 23 septembre 1795, Louvet fut élu Conseil des Cinq-Cents et nommé à l'Institut national des sciences et des arts Dans le même temps il avait reprit la publication de La Sentinelle.
C’était déjà un homme très occupé quand le Directoire le nomma consul à Palerme. Il ne profita guère de ce poste. La tuberculose et l’épuisement eurent peu après raison de lui. Sous le choc, sa femme tenta de se suicider.
Remise, elle conserva le cercueil de plomb dans son appartement parisien jusqu’en avril 1798 (!) date à la quelle elle le fit inhumer dans le jardin de son château de Chancy, près de Montagis où elle s’était installée.
Le 9 février 1827, Marguerite mourut dans l’incendie de sa chambre. Elle fut enterrée aux côtés de son époux. Son fils Félix hérita du château. A la mort de celui-ci en 1845, la propriété fut vendue.
On transféra alors les restes de Louvet et de Marguerite au cimetière de Montargis. Considéré comme une personnalité montargoise, sa tombe, toujours existante, est entretenue par la Ville.