De 1934 à 1937, ils créèrent de fort jolies chansons que la notoriété de Charles Trenet aida à conserver avec le temps : "Tout est au duc", "Sur le Yang Tsé Kiang", "Maman ne vend pas la maison", "Rendez-vous sous la pluie" et l’énorme succès créé par Jean Sablon : "Vous qui passez sans me voir", succès repris par Léo Marjane, Ray Ventura, Line Renaud, Isabelle Aubret, Petula Clark, Patachou, Francis Lemarque et bien d'autres encore.
Après le départ de Trenet, Johnny Hess continua seul ses activités de compositeur et d'interprète mais dans un tout autre genre. Il se voulait à l'heure des grands orchestres américains et du mouvement "swing". Cela donna, en 1938, ses incontestables plus grands succès: "Je suis swing" et "J'ai sauté la barrière". Il poursuivit ainsi sa carrière jusqu'en 1945 avec des titres comme "Rythme", "Ils sont zazous", "Mettez-vous dans l'ambiance", "Je suis jitterbug", "Sweet, Sweet, Sweet", etc., tout en composant pour d'autres des chansons plus "classiques" ; "Monsieur Saint-Pierre", créé par Edith Piaf ou encore "Les jours sans ma belle" de Tino Rossi.
Mais après la guerre, son style avait vieilli. On lui préférait Yves Montand, Georges Guétary, Luis Mariano etc., sans compter les Léo Ferré, Georges Brassens,... qui pointaient leur talent. Enfin le Rock n' Roll finit par balayer tout ce qui restait du "swing" des années quarante.
Il continua à travailler, devint directeur artistique de "boîtes", travailla ici et là pour ne retourner en studio qu'en 1965, enregistrer des chansons qui disparaissaient aussitôt créées.
Exit un chanteur qui, pendant sept ou huit ans fut une tête d'affiche mais que la vague du changement emporta. John Hess aurait pu faire une longue carrière s'il n'avait pas suivi ce qu'on pourrait appeler
"la mode" mais le côté anecdotique de l'histoire de la chanson a peut-être des secrets que l'on ne connaît pas. Il fut inhumé au cimetière parisien d'Ivry.