1833 marqua le début de l’œuvre qui l’accapara jusqu’à la fin de sa vie et qui constitua sa seconde carrière : la conception, la mise en œuvre et l’administration d’un système international qui permette la diffusion des connaissances par l'échange : le « Système d’échange international scientifique, littéraire et agricole ».
« Recevoir de ceux qui ont pour remettre à ceux qui n’ont pas » fut la devise philanthropique de l’agence qu’il créa à cette fin.
Inlassablement, jusqu’à son dernier souffle, il dépensa une énergie considérable en visites, en rapports et en correspondance, pour obtenir des autorités des doubles de livres, de publications administratives, mais aussi des fossiles, des échantillons de minéraux, de végétaux ou d’animaux, dont il organisa, tant bien que mal l’échange, de villes à villes et d’étas à états à travers les continents.
Lorsqu’en 1845 George Catlin organisa la visite d’indiens Iowa à Paris, c’est lui qui servit de cicérone à la troupe et qui en prit le plus grand soin.
Rien ne l’arrêta, ni la modestie des moyens qui lui étaient alloués, ni l’ampleur de la tâche, ni le scepticisme, sinon la défiance, qu’il rencontra en France. En 1853, son système d’échange avait pris une ampleur considérable. Tenu en haute estime aux Etats-Unis, une loi y fut votée pour favoriser son entreprise. S’intéressant nécessairement aux bibliothèques, il fut ainsi l’un des inspirateurs de la création de la première grande bibliothèque publique américaine, la Boston Public Library.Près de 130 bibliothèques et institutions furent impliquées à travers le monde.
Pourtant, en partie victime de son succès, l’œuvre s’effondra peu à peu. La considérable masse de publications et d’objets s’avéra ingérable par une structure qui, faute de véritables soutiens, demeura réduite et bien trop centralisée. Les volumes s’accumulèrent, les retards s’accrurent, la guerre de Crimée, puis celle de Sécession immobilisèrent temporairement, et souvent définitivement, de larges portions du réseau.
A sa mort, ce grand précurseur des échanges internationaux fut inhumé dans une division voisine de celle où reposait Oke-We-Me.