Député modéré de la Gironde (1919-1924 et 1928-1940), ministre des P.T.T. (1934-1936), dont il réforma profondément l’administration, il fut ensuite ministre des colonies (1938-1940).
Dès l’arrivée au pouvoir d’Hitler, il éleva la voix pour avertir des dangers de l’Allemagne nazie. Opposé à tout compromis avec les dictatures affichées, en 1935, il obtint de la SDN la condamnation du rétablissement du service militaire obligatoire par Adolf Hitler, puis s’opposa à Pierre Laval sur la question de la guerre d'agression menée contre l’Éthiopie par l’Italie de Benito Mussolini. Obsédé par le drame qu’il pressentait, après la victoire du Front populaire, il critique les réformes sociales menées par le gouvernement de Léon Blum du fait qu’elles risquaient – selon lui – d’affaiblir la productivité française face à la menace de l’Allemagne nazie en plein réarmement, où les ouvriers fournissaient un travail accru.
Véritable homme fort de la droite politique, le 18 mai 1940 Paul Reynaud le promut en urgence Ministre de l’Intérieur de son gouvernement. Il fit alors arrêter les principaux intellectuels d'extrême-droite favorables à l'Allemagne nazie.
Malgré tous ses efforts, il ne put contrer l'arrivée de Philippe Pétain à la présidence du Conseil et à la signature de l’armistice. En revanche, il eut une influence directe dans le choix du nouveau sous-secrétaire d'État à la Guerre, Charles de Gaulle, et dans la détermination de ce dernier à se rendre à Londres pour y représenter la France libre.
Adversaire du pouvoir autoritaire et de collaboration qui se mettait en place, il préconisa la continuation de la lutte outre-mer. Arrêté au Maroc par le gouvernement de Vichy, condamné à la prison à vie lors du procès de Riom en même temps que Blum, Reynaud et Gamelin, il connut plusieurs geôles avant d’être interné au camp d’Oranienburg-Sachsenhausen, puis incarcéré à la prison de la Santé. Le 4 juillet 1944, il était livré à la Milice qui l’assassina dans la forêt de Fontainebleau.