François Clary (1725 – 20 janvier 1794) s’était lancé dans le négoce. Veuf, et ne pouvant s’occuper de ses trois enfants sur quatre encore vivants, un an après le décès de sa première femme, il épousa, en 1759, la jeune Rose Somis qui offrait bien des avantages. Dans son ascendance elle comptait un violoniste réputé, Jean-Baptiste Somis (1676-1763) dont la fille, cantatrice, avait épousé le peintre Carle Van Loo. Son frère, Justinien-Victor Somis (1745-1836), deviendra général et baron d’Empire. Pour l’heure, ce mariage lui apportait une dot très conséquente et un réseau lui permettant d’entrer dans le cercle des grands négociants marseillais. Après des débuts difficiles, à force d’un travail acharné, par son habileté commerciale et sa rectitude en affaires, outre être assureur maritime et échevin, il devint l’un des plus riches négociants de Marseille en blé, tissus, café-moka, épices, etc.
Neuf enfants plus tard, il mourut de maladie en pleine tourmente de la Terreur, laissant Rose à la tête d’une fortune dépréciée, et ne put assister aux hasards de la petite histoire qui allaient inscrire son patronyme dans la grande grâce à l’incroyable ascension de deux de ses filles : Désirée Clary qui, après avoir été fiancée à Bonaparte, épousa Jean-Baptiste Bernadotte et devint reine de Suède ; Julie Clary qui convola avec Joseph Bonaparte et devint reine d’Espagne. A défaut de destins aussi prestigieux, les autres membres de la fratrie ne furent pas en reste soit par leurs mariages, actions militaires ou politiques que les unions de Désirée et Julie purent favoriser.
C’est ainsi que par sa progéniture qui essaima, Rose Clary se trouve être la « grand-mère » directe de têtes couronnées suédoises, norvégiennes, danoises, belges et luxembourgeoises, sans compter les alliances avec les plus illustres familles de France, etc.
Selon Léonce de Bretonne, François Clary avait sa sépulture à Montredon où il possédait une résidence de campagne de nos jours englobée dans le parc Pastré (8ème arr. de Marseille). Malgré mes recherches tout azimut, je n’ai pas trouvé plus de précision sur le lieu exact de sa tombe qui a très probablement disparu.
Rose Clary, morte à Paris avant les Cent-Jours, fut inhumée au cimetière du Père-Lachaise. A l’origine, le tombeau familial en forme de pyramide se trouvait dans un bosquet dit le « bosquet Clary » qui a disparu depuis bien longtemps au profit de nouvelles sépultures.
Le tombeau fut-il commandé avant ou après la mort de Rose dont elle fut, a priori la première
occupante ? Si ce fut après, il fut érigé rapidement car l’emplacement de la sépulture était indiqué sur un plan de 1815, et son dessin relevé dans un ouvrage publié en septembre 1816.